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Femmes managers: Dirigent-elles autrement que les hommes?

Des femmes managers aux postes à responsabilité: ce qui était hier encore une gageure est même devenu une stratégie d’investissement.

25/02/2022
Femmes managers

Une nouvelle stratégie d’investissement

Lorsque des femmes participent à la gestion d’une entreprise, motivation et créativité en bénéficient. Les femmes privilégient les solutions qui ont du sens, et pas celles qui leur procurent du pouvoir. Elles prennent en outre moins de risques incalculables. Les entreprises qui leur offrent des postes de direction en sortent gagnantes.

La banque suisse Vontobel s’est dotée d’une nouvelle stratégie d’investissement : elle mise sur les entreprises dirigées par des femmes. Son nouveau fonds d’investissement «Top Executive Women Basket» propose douze types d’actions. Cette sélection ne comprend que des entreprises du Bloomberg World Index dont la capitalisation dépasse le milliard de francs suisses et qui sont dotées d’UNE CEO ou d’UNE présidentE du conseil d’administration depuis deux ans au moins.

Pourquoi une telle stratégie ? Une étude du Credit Suisse a montré que les femmes prennent moins de risques que les hommes dans la gestion d’une entreprise. Avec des femmes aux postes supérieurs, les bénéfices connaissent une évolution plus stable qu’avec des hommes seulement.

L’action effrénée ne suffit pas pour engranger des bénéfices

Les hommes ont tendance à se surévaluer, ce qui, dans la vie économique, mène à un volume de commerce de papiers valeurs plus élevé et à des coûts de transaction plus importants. En agissant de la sorte, ils n’améliorent cependant pas le rendement. Etre actif en permanence est aussi une sorte de symbole de statut social pour de nombreux hommes.

Les banques auraient tout intérêt à nommer des femmes aux postes de direction des secteurs d’investissement financier. Les femmes ne sont cependant pas seulement plus prudentes dans les investissements financiers, mais aussi dans la perception qu’elles ont d’elles-mêmes. Nombre d’entre elles ont peur de ne pas être à la hauteur pour occuper un poste dans ce secteur. C’est comme cela que l’on explique, chez Credit Suisse, le fait que les femmes soient si peu nombreuses à postuler à de tels postes. Il est aussi possible que cette profession ne plaise tout simplement pas aux femmes.

Une nouvelle conscience de soi

Dans un article paru dans la littérature spécialisée, la coach pour manager Monika Henn constate que durant des années, le monde scientifique n’a pas trouvé de différence notoire entre le style de direction des femmes et celui des hommes : « on expliquait cela par le fait que les exigences imposées aux cadres ne permettaient pas de diriger une équipe de manière spécifique à son sexe. » On estimait également que les femmes managers avaient calqué leur comportement sur celui de leurs collègues masculins.

Monika Henn affirme qu’aujourd’hui, les femmes développent une nouvelle conscience d’elles-mêmes. Elles veulent tirer profit de leurs atouts. Les femmes managers recommandent aussi aux autres femmes de le faire. Plusieurs femmes de science renommées constatent que les femmes donnent la préférence à d’autres styles de direction que les hommes.

Les managers masculins font surtout appel à l’intérêt personnel de leurs collaborateurs, attribuent des domaines de responsabilité, récompensent les bonnes prestations et sanctionnent les objectifs manqués. Les managers féminines, par contre, gagnent la confiance de leurs collaborateurs et agissent de manière exemplaire pour eux. Elles fixent des objectifs, développent des plans et s’engagent avec énergie dans les nouveautés. Les femmes donnent plus d’importance que les hommes à la motivation et à la collaboration. Notons qu’on a encore tendance à mal accepter que des femmes managers dirigent de manière plutôt ferme. Il est en outre intéressant de constater que les hommes managers ne donnent pas une note spécialement bonne aux femmes managers pour le critère de la « pensée visionnaire. » Les femmes s’en tiennent visiblement aux faits du présent, ce qui a aussi ses avantages.

Pour les femmes, ce sont les compétences qui comptent, pas le pouvoir

On trouve sur le site internet des consultants Weidlich Consulting un texte intéressant sur les différences de style de direction entre les femmes et les hommes dans certains domaines. L’auteur y cite une recherche menée par l’Institut Gallup auprès de 80 000 cadres américains sur un laps de temps de 35 ans.

  • Manière de se présenter aux autres: Les hommes sont visiblement supérieurs aux femmes dans ce domaine, bien qu’ils aient plus souvent tendance à exagérer. Les femmes sont aujourd’hui encore bien trop modestes.
  • Concurrence : Les hommes et les femmes ne se considèrent comme concurrents que lorsque leurs objectifs et leurs intérêts coïncident, et qu’ils visent par conséquent le même poste ou la même position. Les hommes hésitent moins que les femmes à entrer en concurrence entre eux pour des postes ou du pouvoir. Les femmes tissent des réseaux, pas des structures hiérarchiques. On remet donc facilement en question les compétences d’une femme qui recherche visiblement le pouvoir.
  • Agressivité : En privé et au travail, les hommes sont plus agressifs que les femmes. Les statistiques de la criminalité, et notamment de la criminalité économique, le prouvent de manière impressionnante dans le monde entier. Un comportement agressif n’est cependant déterminé que d’une moindre manière par le sexe. C’est plutôt la structure de personnalité qui compte. Les femmes réagissent négativement à des propos blessants ou injustes, qu’ils aient été tenus par une autre femme ou par un homme. Quant aux hommes, ils réagissent de manière particulièrement agressive à l’agressivité verbale ou physique d’autres hommes. Les femmes réfléchissent plus à leur propre agressivité que les hommes, et ont tout à fait raison de le faire.
  • Motivation à diriger: Les hommes ont tendance à chercher à occuper des positions de pouvoir pour jouir d’avantages matériels et pour leur bénéfice personnel, ainsi que pour offrir à leur famille un bon niveau de vie. Les femmes sont plus axées sur le développement personnel et des objectifs plus nobles.
  • Disponibilité à aider autrui: Les femmes s’engagent souvent avec loyauté et donnent de leur temps lorsque qu’on a besoin de leur aide. Les cadres masculins préfèrent proposer spontanément une aide pratique, et seulement si cela correspond à un rôle masculin ; il s’agit souvent de mentorat.
  • Style de communication et de langage: Les femmes ont tendance à exprimer de manière indirecte leurs désirs, leurs positions et leurs exigences, de manière peu claire pour leurs interlocuteurs. Les hommes disent de manière plus directe ce qu’ils pensent et donnent des ordres clairs.
  • Gestion du changement : Les cadres féminins s’adaptent souvent plus facilement au changement que les hommes et communiquent à ce sujet. Les hommes préfèrent en rester au statu quo, même si ce dernier correspond à une situation non optimale. Ce qui les amène à prononcer la célèbre phrase : « Mais puisque nous avons toujours fait ainsi! »

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L’analyse « Les femmes dans des fonctions dirigeantes: les clés de la réussite faite par le SECO avec le soutien de l’Union patronale suisse et de l’Union suisse des arts et métiers présente les expériences de dix femmes occupant des postes à responsabilités. Il en ressort principalement que les femmes managers accordent de l’importance aux compétences, pas au pouvoir. Dans les équipes mixtes, les points de vue des deux sexes sont pris en compte, ce qui augmente la créativité.

Analyse XING: les femmes avancent seules

Dans les entreprises allemandes, les femmes sont plus recherchées que jamais pour occuper des postes hiérarchiques et elles convainquent lors des entretiens d’embauche, mais elles ont de la peine à entretenir leur réseau. C’est le résultat d’une analyse présentée par une experte de Xing spécialisée dans l’attitude des femmes envers le réseautage.

Pour les besoins de cette étude, Xing – un réseau professionnel en ligne – a évalué non seulement les relations sociales de ses plus de 10 millions de membres, mais a aussi mené des entretiens qualitatifs avec des chasseurs de têtes parmi lesquels figuraient les cinq plus grandes entreprises de conseil en personnel. Lors d’entretiens personnels avec des chasseurs de têtes renommés, Xing a posé des questions sur les différences entre hommes et femmes dans le domaine du recrutement. Il en ressort que les entreprises aimeraient avoir plus de femmes à leurs postes de direction et qu’elles se montrent convaincantes lors des entretiens d’embauche. Par ailleurs, les femmes se définissent par leurs tâches, les hommes par leur position.

Une ombre dans ce tableau : les femmes s’entraident trop peu professionnellement. Lorsqu’un chasseur de têtes ne parvient pas à intéresser le cadre qu’il avait pressenti pour un poste, il lui demande souvent s’il connaîtrait un candidat adapté. Et là, hommes et femmes réagissent différemment. Les recommandations émises proviennent à 90 % des hommes, si l’on en croit un placeur de personnel. Les femmes affirment souvent ne connaître aucune personne intéressante pour le poste proposé. Les personnes interrogées dans le cadre de ces études s’accordent sur le fait que les hommes ont bien plus tendance que les femmes à se créer des réseaux professionnels pour s’entraider. Tandis que les femmes sont souvent plus actives dans des réseaux sociaux privés, le réseautage business est très nettement dominé par les hommes. Les femmes ne représentent qu’un tiers des membres de Xing. Elles ne font rien de spécial pour contrer cette domination masculine. Les femmes ont en moyenne 25 % de contacts en moins que les hommes et envoient moitié moins de demandes de contact à d’autres membres que leurs collègues masculins.

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