Bien que le cadre de travail soit propre à chaque organisation, envisager un cadre de travail et des méthodes ancrés sous un nouvel angle s’avère une opération gagnante. Pas besoin de changer radicalement toute son organisation pour profiter des avantages des nouvelles formes de travail.
De quoi parle-t-on?
Les nouvelles formes de travail sont constituées de deux types de mesures. Les mesures d’organisation du travail «soft» indiquent des solutions qui sont plus aisément applicables. Il s’agit surtout de différents types d’aménagement du temps de travail, par exemple l’annualisation du temps de travail, l’horaire mobile, le compte épargne-temps et le temps partiel, pour en nommer quelques-uns.
Ensuite, il existe des solutions plus «conséquentes», susceptibles de demander un effort plus important pour l’organisation et pour l’application des mesures à long terme. Travail à distance, télétravail, temps partagé et prise en compte de la gestion des âges sont des manières de travailler novatrices.
Ce qui est commun aux deux types de mesures, c’est la volonté d’instaurer une interaction plus souple entre les organisations et les personnes par rapport aux horaires et à l’environnement du travail. En quelque sorte, se détacher des limites du temps et des lieux, tout en conservant des conditions de travail correctes et une performance globale maintenue, voire accrue.
Mais alors pourquoi un dirigeant d’entreprise devrait-il s’y intéresser?
La capacité transformationnelle d’une entreprise s’avère cruciale pour sa survie même. La responsabilité sociale de l’entreprise avec les enjeux du développement durable prend tout son sens, car elle met en lumière les responsabilités de l’organisation envers son propre avenir. Le développement durable est un important levier d’innovation organisationnelle. Cela oblige à se remettre en cause et à réinventer les façons de faire de son entreprise. Et les nouvelles formes de travail constituent des opportunités novatrices. Il est temps d’anticiper ce processus et de le mettre en route aujourd’hui, ceci en respectant tous les aspects et toutes les parties prenantes.
Comment venir à l’encontre du nouveau rapport de l’individu à l’organisation? Ce rapport a en effet fortement changé. Bien que le collaborateur soit peut-être réticent à vous dire à quoi il aspire réellement, vous êtes en position de devancer le jeu en lui proposant des conditions de travail adaptées à son cas. Oui, les entreprises offrent davantage un «package financier» brillantissime, lire salaire et quelques friandises financières, sans la prise en compte d’autres besoins. Ce sont en effet les mêmes qui ventilent à haute voix leur pénurie de talents. Non-comblement des postes…
Ce qui m’amène au point suivant. «The war for talent», très actuel et bien réel. Les nouvelles formes de travail sont un moyen pour préserver et attirer des talents, c’est désormais démontré. Qu’est-ce que «les clients» de la génération Y attendent, vous croyez? Eh oui, leur deuxième valeur exprimée est la préservation de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. C’est en l’occurrence un des effets bénéfiques de l’aménagement du temps de travail et des nouvelles méthodes de travail. Si votre entreprise est attentive à ces demandes, elle a une chance d’être choisie. Le choix n’est désormais plus celui du recruteur.
Et puis… l’argument pécuniaire… Oui, les modèles de travail flexible permettent une réduction des coûts. Plus de concentration. Moins de stress, car moins de temps en voiture pour le travail à distance par exemple. Moins de stress, surtout, parce que l’on est maître de son temps et de son organisation. Attirer de nouveaux talents sans trop d’investissements. Garder son personnel actuel qui risque de partir dans une entreprise concurrente offrant ces possibilités de travailler autrement. Autant de raisons pour se mettre en action. À chacun de trouver son «business case». Mais surtout… il est impératif pour les entreprises de trouver des moyens pour augmenter leur attractivité en tant qu’employeur. Mieux vaut prévoir que guérir.