Les rapports de travail
En plus des employés de base soumis à des rapports de travail classiques, bon nombre d’entreprises optent de plus en plus pour l’engagement de collaborateurs à contrats de travail non conventionnels. Ceux-ci interviennent dans le cadre de certains projets, de freelances, au sein d’entreprises de travail à temps partiel ou d’agences d’intérim. Il existe toujours plus de contrats de travail à durée déterminée, d’externalisation des domaines d’activité ainsi qu’un nombre croissant de collaborateurs spécialisés. Des « collaborateurs-satellites » tournent ainsi autour des entreprises qui se transforment alors en plaques-tournantes, en véritable oasis pour nomades numériques.
La plupart du temps, il s’agit d’experts de haut niveau qui jonglent entre différents projets, clients et lieux de travail. Des périodes d’activité intensive alternent avec des périodes dépourvues de travail. L’organisation se fait par le biais de plateformes créées spécifiquement à cet effet, de réseaux ou d’agences. Agents virtuels et avatars suppléants se rangeront alors bientôt à vos côtés pour vous y aider.
Nouvelle disposition des tâches : assister les travailleurs du savoir
Avec ce nouveau mode de travail, les entreprises doivent faire face à de toutes nouvelles tâches de gestion et de direction. Celles-ci devront apprendre à intégrer et motiver provisoirement leurs nouveaux collaborateurs externes et les amener le plus rapidement possible à améliorer leur performance. Pour ce faire, il est crucial de les briefer correctement et d’établir de solides processus de feedback.
C’est sur ces aspects que seront évaluées les entreprises. Qui ne marque pas de bons points pour ses rémunérations, son fair-play et son atmosphère de travail ne sera évidemment pas en mesure d’attirer l’élite mondiale des responsables de projet. Le manque d’honnêteté, dont beaucoup d’entreprises font aujourd’hui preuve par exemple envers des fournisseurs créatifs, prendra – espérons –gentiment fin grâce à cette nouvelle approche. L’avenir sera ainsi envisagé avec plus de transparence.
Trois critères décisifs des responsables de projet
Selon le futurologue Sven Gábor Jánszky, les responsables de projet doivent s’interroger sur les trois critères suivants avant d’accepter une collaboration avec un partenaire:
- Le projet relève-t-il d’un défi personnel ?
- Le projet a-t-il un sens plus important pour le monde ?
- M’offre-t-il une collaboration avec des personnes de qualité ?
La diversité des biographies de bons travailleurs du savoir représente la voie la plus sûre d’accroître l’excellence de son entreprise. En s’offrant ces savoirs ponctuels, les entreprises représentent un refuge idéal pour ceux qui souhaitent se soustraire aux jeux de pouvoir infructueux d’une organisation classique et laisser libre court à la totalité de leurs capacités.
Fixe ou libre : la voie des travailleurs du savoir
Les freelancers et les travailleurs du savoir indépendants travaillent principalement dans le secteur des technologies de l’information, en tant que développeurs de logiciels, dans le domaine du business en ligne ainsi que dans les métiers créatifs et de conseil. Bon nombre d’entre eux se sont familiarisés avec le fonctionnement interne d’une entreprise grâce à des stages ou de courtes périodes d’emploi en entreprise.
Ils ont souvent fondé pendant leurs études une première petite startup. Ils ont ainsi exploré les deux côtés de la médaille et ont ensuite choisi la voie de l’indépendance. Aussi, ils peuvent toujours opter pour un contrat de travail à durée indéterminée au cours de leur vie active, même si leur cœur bat pour la diversité, la liberté et l’autonomie professionnelle.
S’échapper de la rigueur des niveaux de direction à prédominance masculine
On retrouve de plus en plus de professionnelles parmi les freelancers, car celles-ci ont fui la rigueur des niveaux de direction à prédominance masculine. Ces femmes sont trop précieuses pour être totalement bannies de l’échiquier social, mais elles ne sont pas prêtes à payer le prix des semaines de 70 heures, des burnouts, du mobbing et des mauvais salaires dans le but d’y subsister.
Hautement qualifiées, elles peuvent enfin s’épanouir en tant qu’indépendantes et évoluer dans les hauts rangs des entreprises. Ceci réussira à l’avenir à toujours plus de femmes, soutenues par de puissants réseaux. Ce retrait des postes clés que les femmes s’auto-infligent affaiblira durablement les organisations à trop forte dominance masculine, car ce que des femmes capables peuvent apporter au monde moderne du travail et du business est indispensable.
Univers parallèle sur le marché du travail
Homme ? Femme ? Peu importe : les travailleurs du savoir, hautement qualifiés dans notre économie de réseau progressive, constituent déjà un univers parallèle sur le marché du travail. Il en existe deux sortes. La première : les « nerds », fans de technologie qui évoluent plutôt isolément dans différents projets. La seconde : les travailleurs d’équipe, experts spécialisés mettant, pendant un certain temps, leurs talents à la disposition d’une entreprise demanderesse.
« Intermédiaires entre science et économie, ils détiennent, diffusent et multiplient le savoir », décrit le Zukunftsinstitut. Au centre de leur motivation « réside l’idée d’épanouissement personnel suscitée par un processus créatif, et ceci malgré un avenir très incertain ainsi que des revenus très variables ». L’auto-exploitation fait également partie des dangers auxquels s’expose l’élite intellectuelle indépendante.
Comment les travailleurs du savoir s’organisent-ils
En collaboration avec des mentors, investisseurs et incubateurs, les travailleurs du savoir s’organisent en réseaux virtuels et en espaces de coworking. La clé de leur succès réside dans leur collaboration avec autrui ; ils travaillent avec les autres plutôt que de travailler contre eux. La « projectisation » croissante du travail promet aux meilleurs d’entre eux un avenir prospère.
L’offre et la demande ont également leur importance dans les différentes plateformes de freelance fourmillantes d’opportunités. Là naissent aussi de nouvelles procédures d’évaluation servant à l’appréciation interne des collaborateurs modèles : étoiles, points, cachets et établissement de classements de projets menés avec succès.
Les CV et profils enjolivés sur des portails s’y rapportant ne font plus recette. Ils appartiennent au passé. Ce sont les portfolios qui révèlent publiquement de plus ou moins bonnes références. Car pour réussir dans un domaine spécifique, il est indispensable de se construire une réputation solide.