Accidents professionnels
Les accidents du travail sont en recul, et c’est fort réjouissant. Mais on déplore tout de même encore environ un quart de million d’accidents du travail chaque année en Suisse, dont annuellement environ 200 cas de décès. Pour être complets, précisons que généralement, plus de la moitié des accidents de travail qui finissent par entraîner un décès sont des maladies professionnelles.
Il y a de nombreuses raisons à la baisse des chiffres. L’une des plus importantes est la croissance du nombre de personnes occupées dans le secteur des services qui, comparativement aux secteurs primaire et secondaire, présente des risques d’accident inférieurs. En outre, la réduction des chiffres reflète aussi l’efficacité et la bonne pénétration des mesures du domaine de la sécurité au travail et de la prévention des accidents dans les entreprises.
La prévention des accidents dans les entreprises est sous la responsabilité de délégués à la sécurité. Ils sont généralement rattachés à la Société suisse de sécurité au travail (SSST). La SSST soutient les professionnels dans les domaines de la sécurité au travail et de la protection de la santé et assure la promotion de la reconnaissance de ses activités auprès du public, de l’industrie et des métiers.
La tâche des délégués à la sécurité est, entre autres, de conseiller la direction en matière de prévention des accidents et de la soutenir dans le cadre de la mise en œuvre de mesures, avec pour objectif de réduire durablement le nombre des accidents professionnels et non professionnels (AP et ANP) des collaborateurs.
En 1996, la « Directive relative à l’appel à des médecins du travail et autres spécialistes de la sécurité au travail (Directive MSST) » est entrée en vigueur. Elle règle les devoirs des spécialistes de la sécurité au travail et exige la création d’un système de sécurité de l’entreprise. Ce système doit permettre à la direction de l’entreprise de conserver une vue d’ensemble en matière de promotion de la sécurité et de protection de la santé, de définir des priorités, et surtout de mettre en œuvre des mesures durables. Les objectifs concrets sont – outre le fait d’éviter des souffrances humaines – de réduire les coûts directs et indirects des accidents ainsi que de développer une culture durable de la sécurité, qui soit de nature à favoriser des comportements moins risqués.
Accidents non professionnels
Près de 80% de tous les accidents qui surviennent en Suisse sont des accidents non professionnels. Les chiffres absolus sont en croissance constante alors que ceux des accidents professionnels diminuent. Actuellement, le nombre des accidents non professionnels est 3,5 fois plus élevé que celui des accidents professionnels, et les taux d’accidents touchant les femmes et les hommes diffèrent en ce qui concerne la fréquence, mais non en ce qui concerne les causes ou les types des accidents.
Il faut toutefois remarquer que les chiffres concernant les accidents non professionnels (ANP) reposent sur des estimations du BPA. Des chiffres exacts ne sont disponibles au BPA que pour des personnes en relation de travail, car ces chiffres sont régulièrement suivis par les entreprises.
Les chutes sont la première cause de mortalité dans les accidents domestiques et de loisirs: 81% des personnes décédées dans ce type d’accidents sont mortes en raison d’une chute. Près de neuf personnes décédées sur dix avaient plus de 65 ans.
Si l’on compare, au cours des 25 dernières années, les chiffres des personnes assurées contre les accidents à ceux des personnes blessées sur la route, durant le sport ainsi qu’à la maison et durant leurs loisirs, on constate une tendance en légère régression : le nombre des blessés pour 1000 assurés LAA a fluctué, de 1985 à 1995, entre 125 et 132, il se situe depuis 2000 autour des 120 par an.
Dans les entreprises où l’on a une proportion importante de jeunes employés, ces chiffres peuvent dévier de la moyenne à la hausse. En outre, on constate naturellement des fluctuations saisonnières. Dans la pratique, c’est toujours au 2e trimestre de l’année que l’on déplore le plus d’accidents durant les loisirs, en raison du nombre élevé des jours fériés et de l’occasion favorable qui se présente de prendre alors de courtes vacances pour pratiquer des activités de plein-air.