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Enquête interne: Jusqu'où peut-on aller?

Les comportements fautifs sur le lieu de travail ont aujourd’hui de nombreux visages – du harcèlement sexuel au Mobbing, en passant par le vol de données, la fraude sur les frais ou la gestion déloyale. La pratique montre que le seuil de tolérance des entreprises n’a cessé de baisser. Les signes d’un comportement fautif sont examinés de manière plus conséquente et plus ciblée et les responsables sont tenus de rendre des comptes – les risques juridiques et de réputation doivent être évités autant que possible. Toutefois, en tant qu’employeur, vous n’avez pas les coudées franches pour enquêter sur des comportements présumés fautifs ni pour obtenir des preuves: les limites sont fixées notamment par le droit du travail, le droit de la protection des données et le droit pénal.

23/02/2024 De: Jonas D. Gassmann
Enquête interne

Soupçon de comportement fautif dans l’entreprise

Une fois de plus, vous n’avez rien obtenu lors d’un Pitch; une fois de plus, votre nouvelle concurrente a remporté le marché. C’est étrange, car vos affaires avec les clients existants se portent bien et vous avez toujours pu marquer des points dans le passé pour de nouveaux projets grâce à la qualité élevée de vos services et à votre logiciel propriétaire. Puis vient le jour où vous avez une révélation: votre service informatique vous signale qu’il a constaté des fuites de données inhabituelles de l’ordinateur d’une personne vers un support de données externe. Une comparaison de la date et de l’heure montre que c’est le cas: les fuites ont toujours eu lieu juste après votre Pitch coûteux pour un nouveau projet. Il s’agit de la collaboratrice qui a récemment démissionné.

Enquête interne

Vous soupçonnez un coup monté entre la collaboratrice concernée et votre concurrent et décidez d’aller au fond des choses. En d’autres termes, vous pensez à un mauvais comportement de cette collaboratrice et lancez une enquête interne, c’est-à-dire une enquête systématique et approfondie des faits, menée par l’entreprise elle-même.

La numérisation croissante et l’augmentation constante des sources de données ont récemment donné un coup de fouet aux nouveaux outils et méthodes de détection des comportements inappropriés – il est de plus en plus difficile d’effacer les traces (de données). Vous en êtes également conscient. Vous faites ainsi sauvegarder à titre préventif les données des boîtes aux lettres professionnelles des collaborateurs concernés et des collègues qui lui sont familiers et vous cherchez à discuter avec les personnes concernées. Vous voulez mieux comprendre ce qui s’est passé et si vos soupçons initiaux se sont confirmés. Vous êtes en bonne compagnie avec ce besoin.

La prudence est toutefois de mise: tout ce qui est techniquement possible ne vous est pas permis en tant qu’employeur pour détecter d’éventuels comportements fautifs et pour obtenir des preuves (et tout n’est pas judicieux dans tous les cas). Le principe de proportionnalité revêt ici une importance particulière: en tant qu’employeur, vous devez vous assurer que la mesure en question est appropriée et nécessaire (atteinte la moins grave possible aux droits de la personnalité des collaborateurs) pour atteindre le but visé (suppression d’un comportement fautif) et que le but recherché est raisonnablement proportionnel à l’atteinte aux droits de la personnalité. Le comportement fautif présumé doit être lié à l’activité et avoir une certaine importance pour que l’enquête interne puisse être justifiée. Il n’est toutefois pas nécessaire que l’infraction soit punissable; un manquement (important) au devoir de loyauté prévu par le contrat de travail suffit déjà.

Accès et lecture de courriels

S’il existe un soupçon fondé de comportement fautif, vous avez le droit, en tant qu’employeur, d’accéder aux courriels de vos collaborateurs et de les lire, ce droit pouvant exceptionnellement s’étendre à la correspondance électronique privée selon les circonstances du cas d’espèce (pour la délimitation entre correspondance électronique professionnelle et privée ainsi que pour l’admissibilité de l’accès aux courriels des collaborateurs en général). L’accès (clandestin) à des boîtes aux lettres personnelles des collaborateurs viole le principe de transparence de la protection des données (art. 4 al. 2, 3 et 4 de la loi fédérale sur la protection des données du 1er septembre 2023 [LPD]; en d’autres termes, il porte atteinte à la personnalité des collaborateurs. Une telle atteinte peut être légitimée dans certains cas par un motif justificatif (dans le présent contexte, généralement par un intérêt prépondérant de l’employeur).

Il est recommandé de préciser dans un règlement les conditions d’utilisation du compte de courriels professionnels et l’accès de l’employeur à ce compte. Même sans indication particulière, les collaborateurs doivent s’attendre à ce que tous les courriels (professionnels) et les données secondaires soient enregistrés électroniquement et au fait que l’employeur puisse accéder à ces données à tout moment.

    Une information préalable claire et transparente sur les mesures possibles de surveillance augmente en fin de compte les chances de pouvoir utiliser les résultats de la surveillance dans le cadre d’une procédure.

    Utilisation de logiciels espions Le principe de proportionnalité est également essentiel pour répondre à la question de savoir si vous pouvez, en tant qu’employeur, utiliser des logiciels espions tels que des Keyloggers (matériel ou logiciel permettant d’enregistrer et de surveiller les saisies [au clavier] des collaborateurs). Dans la pratique, il n’y a que très peu de cas où une telle utilisation est autorisée. L’installation de pare-feu ou l’analyse des fichiers journaux et des courriels sont généralement des moyens plus légers que vous devez, en tant qu’employeur, préférer à l’utilisation de logiciels espions.

    L’utilisation de logiciels espions ne semble donc envisageable que dans les cas où l’objectif est d’élucider un délit grave ou une violation grave du devoir de fidélité.

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