La rhétorique: Facteurs d’influence et d’impact d’un discours
Aides de travail appropriées
Un discours comprend trois éléments: un orateur, un sujet ou une occasion et un public. Pour qu’un discours soit efficace, il faut établir des liens judicieux entre ces éléments.
La rhétorique - Le triangle rhétorique
Qu'est-ce qui influence la rhétorique? La responsabilité de l’organisation de ces relations – et ainsi du succès d’un discours – relève essentiellement de l’orateur: il doit communiquer au public, à ses auditeurs, sa compétence technique, ses connaissances du sujet, de manière à démontrer et véhiculer en permanence sa crédibilité personnelle en tant qu’orateur et à éveiller et maintenir l’intérêt pour son sujet.
Pour préparer et tenir un discours efficace, un orateur ne doit cependant pas se contenter de connaître les trois éléments de base d’un discours, mais s’approprier en détail et en profondeur ces éléments ainsi que les facteurs d’influence et d’impact attenant. Pour cela, il est utile de se poser les questions suivantes et d’y répondre:
Discours = Qui? Dit à qui? Quoi? Comment? Dans quel but? Pendant combien de temps? Où? Quand?
Qui? – la personnalité de l’orateur
Une estime de soi stable est le résultat de la tension et de l’équilibre entre l’estime de soi-même et l’estime des autres, c’est-à-dire l’auditeur. Elle repose sur les qualités suivantes:
- Assurance, à savoir la conscience certaine de et la confiance en ses propres points forts, sans tenter d’atteindre la perfection, mais en sachant accepter des faiblesses et déficits face aux autres,
- Affirmation de soi, à savoir la confiance solide en son propre jugement autonome, sans s’y accrocher de manière dogmatique et dominante, mais en faisant également preuve de tolérance et de disposition au compromis dans l’échange avec les autres,
- Respect de soi, à savoir répondre à ses propres besoins d’autonomie et d’indépendance, sans coup er le contact et la résonnance avec les autres, mais en se montrant ouvert et respectueux dans la relation avec eux.
À qui? – le public du discours
Plus l’orateur considère le fond et la forme de son exposé du point de vue de son public, plus il fait connaissance avec son public et plus il est en mesure de bien communiquer. Les auditeurs et leurs réactions sont des éléments décisifs pour la qualité et le succès d’un discours. Le public n’est pas une masse floue: même s’il fait partie d’un certain groupe cible, l’orateur s’adresse à des individus avec différentes attentes, origines et biographies. Il s’adresse donc à des destinataires très variés de son message. Par ailleurs, l’une des principales taches de l’orateur est de se pencher préalablement sur son public et de découvrir quelles connaissances préalables et opinions, quelle motivation, quel niveau de connaissances ou niveau intellectuel le groupe cible présente. L’orateur doit impérativement prendre au sérieux les attentes et les besoins de ses auditeurs afin d’être lui-même pris au sérieux.
Recommandations de séminaires
Quoi? Et dans quel but? – forme, sujet, objectif et titre du discours
Les formes actuelles du discours
- Le discours expert vise à informer les auditeurs par un exposé, un rapport, une présentation. Il s’adresse à l’intellect de l’auditeur. Un sujet est abordé par différentes facettes, l’orateur s’efforce de mener les auditeurs à un même niveau de connaissances par une présentation et une clari-fication aussi objectives que possible de faits, et ce au moyen d’un processus cognitif rationnel. Le contenu de ce type de discours est essentiellement dominé par des faits, des données et des chiffres. Ce que l’auditeur entend lui servira plus tard de base pour des discussions.
- Le discours d’opinion vise à influencer l’auditeur, par ex. par un discours (électoral) politique, par un discours de motivation (par ex. devant des collaborateurs), par un plaidoyer (affrontement judiciaire). Il s’adresse à la passion de l’auditeur. Le sujet est abordé efficacement lorsque l’orateur tente de gagner les auditeurs exclusivement pour son propre point de vue (éveiller sa passion pour le sujet) ou dialectalement lorsque l’orateur confronte et démantèle l’opinion de son opposant. L’argumentation et la structure servent à «construire une opinion», un appel est souvent utilisé pour convaincre l’auditeur ou le mener à agir.
- Le discours de circonstance vise à honorer et/ou célébrer une personne ou un objet lors d’un événement professionnel, social ou privé, par ex. par un discours de remerciement, d’anniversaire, de mariage, de jubilé, d’inauguration, d’adieu ou funèbre. Il s’adresse aux sentiments de l’auditeur. Le sujet – c’est-à-dire dans ce cas l’événement – est salué. L’orateur tente de se rap-procher ou de générer une atmosphère correspondante chez ses auditeurs.
Sujet, objectif et titre du discours - La rhétorique au premier plan
On peut certainement dire beaucoup de choses sur tous les sujets. Mais bien parler, ce n’est pas traiter d’un sujet dans les moindres détails. La question fondamentalement la plus importante lors de la préparation est de savoir quel est l’objectif du discours. À quelle fin parlet-on? Le sujet définit sur le fond l’objectif et le titre. Ces trois éléments sont donc intimement liés mais ne sont pas identiques et l’orateur aura raison de les traiter séparément. Le sujet définit le contenu – le «quoi», l’objectif répond à la question de savoir «à quelle fin» et le titre relie les deux. Il annonce clairement le sujet de manière à ce que l’objectif, qui doit présenter une utilité pour l’auditeur potentiel, soit compréhensible.
Comment? – la structure du discours
La structure du discours inclut le plan et l’argumentation (arguments logiques et psychologiques). Le plan s’oriente sur le contenu, l’objectif du discours et le public. Sa structure interne, de fond, c’est-à-dire le cheminement de la pensée et la structure de l’argumentation, doit être claire et compréhensible pour l’auditeur et servir d’ordre extérieur, de «fil d’Ariane».
Combien de temps? – la durée du discours
Si le temps de parole est libre, il est recommandé de se limiter selon les principes suivants: «On peut parler de tout, mais pas pendant plus de 40 minutes.» ou «Un discours ne doit pas durer plus longtemps que l’auditeur ne veut bien écouter.». Si le temps est limité, il faudra bien entendu s’y soumettre, car le public s’oriente lui aussi en fonction de cette information. Terminer plus tôt tout en ayant traité le sujet suffisamment, mais sans «l’épuiser», a toujours un effet positif. Parler plus longtemps que prévu entraîne au contraire une certaine mauvaise humeur, aussi intéressant que soit le sujet et aussi captivant et vivant que soit l’exposé. Il n’y a rien de pire pour un discours, même fascinant, que de trop éprouver la patience et la réceptivité du public.
Où? – le lieu du discours
De même, les informations sur le lieu du discours jouent un certain rôle car ce dernier contribue à l’atmosphère. Un exposé sur le thème du «Syndrome du burnout» dans le cadre d’une conférence sur la «Prévention du stress» avec des médecins requiert une autre ambiance qu’un atelier théo-rique dans le cadre d’un séminaire sur la question «Concilier la vie professionnelle et personnelle». Naturellement, le nombre de participants prévus doit aussi être pris en compte. Il est utile de visiter préalablement la salle et de clarifier les questions suivantes:
- Lieu: salle publique ou privée? Dehors ou dedans?
- Atmosphère de la salle: esthétiquement jolie à voir, appropriée pour le sujet, (médiale-profession-nelle, festive, relaxante)?
- Taille de la salle: amphithéâtre, salle de réunion, salle de séminaire?
- Équipement de la salle: avec/sans tables, chaises, leur agencement?
- Estrade ou scène? Avec pupitre ou sans? Combien de places? Possibilité de déposer des affaires?
- Climat ambiant: chauffage ou aération suffisant?
- Éclairage: clair ou sombre?
- Médias et technique: Lesquels? Compatibilité, fonctionnels?
Quand? – l’heure du discours
Dans le cadre d’une conférence avec plusieurs exposés consécutifs ou dans le cadre d’une discussion, il est utile de savoir quand vous tiendrez votre contribution ainsi que le sujet abordé par l’orateur précédent, et ce afin de vraiment bien vous préparer et de pouvoir clairement vous délimiter et éviter les éventuelles répétitions.