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Définition de liquidité: Cash, Quick et Current Ratio

La lecture des résultats financiers est un exercice passionnant. Elle permet, pour un œil averti, de constater des déséquilibres et de tirer des conclusions pertinentes sur la situation actuelle ou structurelle d’une entreprise.

08/04/2024 De: Patrick Lehner
Définition de liquidité

Les ratios sont des calculs mathématiques simples qui font appel soit aux chiffres constatés dans le bilan, soit dans le compte d’exploitation ou qui  aux chiffres de l’un rapportés à l’autre afin de permettre une analyse dans l’absolu, une comparaison parmi un groupe de pairs, au sein d’un secteur entier ou par rapport à d’autres types de (non-)placements.

Le premier ratio, dit de liquidités, se réfère à la structure du bilan, à savoir dans quelle mesure le temps peut avoir un impact sur la survie de l’entreprise. Il consiste à rapprocher les engagements à court terme et les avoirs à court terme ou, vu à l’envers, les actifs à long terme par rapport au capital et aux dettes à long terme puisque le bilan est constitué de ces deux grands blocs, que ce soit à l’actif ou au passif. C’est la différence de valeur dans le temps qui est capitale avec une distinction entre le court et le long terme, la notion de court terme se limitant à une année (ou un exercice social).

Le ratio de liquidités, également appelé besoin en fond de roulement, est la différence entre les actifs circulants et les passifs à court terme. Les deux chiffres se trouvent dans le même bilan. Si les besoins en liquidités sont supérieurs aux moyens disponibles, l’entreprise peut se trouver très rapidement en insuffisance de trésorerie, source de la très grande majorité des faillites en Suisse.

Ratio de liquidités = Total des actifs circulants / Total des passifs à court terme

Théoriquement, les deux chiffres, tant au passif qu’à l’actif, doivent être au mieux identiques (ratio de 1). Évidemment, disposer de plus d’actifs à court terme que de passifs à court terme met l’entreprise dans une situation plus confortable puisque des liquidités peuvent être mobilisées en tout temps pour faire face à n’importe quelle situation nouvelle. Jusqu’à un certain point!

Le second ratio, dit de test acide, est une variante plus stricte du premier; il consiste à exclure les stocks qui, par définition, sont soumis aux caprices de la clientèle, sont périssables, sont saisonniers, sont dépendants de modes et de tendances, sont éventuellement constitués en excès pour éviter des à-coups dans la production et ne sont donc pas forcément vendables immédiatement, etc.

Ici, on prendra en compte uniquement les liquidités à vue ou quasi à vue, les investissements à court terme qui sont dénonçables à moins d’un an et les produits à recevoir escomptés des clients sous la forme de commandes fermes, livrées et facturées.

Ratio «de test acide» = (Liquidités + Investissements à court terme + Produits à recevoir) / Total des passifs à court terme

Comme dans le cas précédent, les actifs à court termes mobilisables immédiatement sans risque de perte doivent être supérieurs aux engagements à moins d’une année. Plus le chiffre sera élevé (supérieur à 1 en tout cas), plus l’entreprise sera à l’aise en termes d’indépendance financière dans l’immédiat.

Dans le cas où cette différence serait extrêmement favorable, comme c’est le cas pour les «Magnificent Seven», la question de la gestion des liquidités pourrait se poser, car, si disposer de peu de liquidités est dangereux, disposer d’un cash à l’excès peut être synonyme de mauvaise gestion en termes de placements (activités financières d’une entreprise à améliorer). Investir dans ou racheter d’autres entreprises peut constituer une situation envisageable.

Le ratio suivant qui nous semble important dans la suite logique de lecture de bilan est le ratio des dettes. Il consiste à comprendre comment l’entreprise se finance de manière préférentielle, car elle n’a que trois choix: soit par des fonds propres, soit par de l’endettement, soit par de l’autofinancement. Emprunter trop induit un phénomène de dépendance envers les créanciers qui n’est bon ni pour eux, ni pour l’entreprise.

Au-delà de ces considérations, le temps joue toujours un rôle important: les investissements à long terme doivent être financés par des moyens à long terme. C’est la position inverse de ce que l’on vient de voir pour les actifs et passifs à court terme. Ici, on regarde le long terme.

Pour savoir quelle est la part de dettes dans le financement total de l’entreprise, on va donc mesurer la part des dettes par rapport au total des actifs (ou du bilan).

Ratio de dettes = Total des dettes / Total des actifs

En fonction du résultat, il faudra réfléchir à la recherche de fonds ou au remboursement de certaines dettes. Théoriquement, plus la part de fonds propres sera élevée par rapport à l’endettement, plus l’entreprise sera stable (et indépendante de toute fluctuation économique externe). On estime que le ratio doit être au moins de 50% de fonds propres par rapport aux dettes (c’est-à-dire que les créateurs/actionnaires doivent prendre plus de risques que les prêteurs). Certaines banques utilisent des chiffres supérieurs, car elles entendent limiter leurs engagements.

Un autre moyen d’identifier la part des dettes et du service de la dette est de mesurer leur proportion dans la génération de chiffre d’affaires et du résultat avant intérêts et impôts. Car il ne suffit pas de dégager un bénéfice important si c’est pour en rendre la majeure partie ou la totalité à des prêteurs! Mieux vaut rémunérer les propriétaires que les créanciers!

Le ratio suivant calcule les intérêts sur l’endettement par rapport au résultat. Il permet de voir, indépendamment de la structure de financement de l’entreprise, dans quelle mesure cela grève les revenus de l’entreprise.

Ratio des intérêts sur les dettes par rapport au résultat = EBIT / Total des intérêts débiteurs

Ici, on se concentre uniquement sur le compte de résultat où figurent à la fois le revenu avant intérêts et impôts et le montant des frais financiers. La théorie recommande le chiffre le plus élevé possible (donc les intérêts proportionnellement les plus faibles) afin de réduire les charges financières au plus bas niveau possible. Dans le cas contraire, cela signifie une mauvaise gestion des dettes et la nécessité de rechercher une autre solution (activités financières de l’entreprise) moins onéreuse ou de réaliser un changement structurel (apport d’argent frais d’actionnaires).

Pour terminer ce rapide aperçu des ratios courants, il est aussi intéressant de voir comment l’entreprise gère la fréquence de paiements de ses revenus, notamment, est-ce qu’elle fait du crédit (gratuit?) à ses clients et dans quelle mesure cela peut influer négativement sur ses liquidités si elle a des dettes à très court terme alors que ses clients ont des délais de paiement plus longs.

On va donc mesurer la quantité de chiffre d’affaires générée sous forme de versements rapides de liquidités par opposition à un paiement à terme qui sera convenu (ou décidé unilatéralement par les clients et qui nécessitera des rappels, voire une mise aux poursuites) et qui pourrait mettre l’entreprise dans l’impossibilité de faire rentrer l’argent rapidement (insolvabilité, faillite, etc.).

Ratio des produits à recevoir = Total du chiffre d’affaires / Moyenne des produits à recevoir (2 exercices)

Dans ce cas, on aura besoin d’un chiffre issu du compte de résultat de l’exercice considéré, le chiffre d’affaires, et de la moyenne des produits à recevoir sur deux exercices, donc celui du bilan réalisé au cours de l’exercice social et celui de l’exercice social précédent additionnés, puis divisés par deux.

Théoriquement, il convient de faire payer les clients le plus rapidement possible, notamment parce que l’argent disponible aujourd’hui n’a pas la même valeur que celui qui sera reçu demain (et pas le même usage). Et de payer ses factures le plus tard possible. C’est grâce à cet «effet de ciseaux» que les liquidités pourront être accrues sans effort ni frais.

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