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Changement de culture: 5 astuces pour une restructuration réussie

Les fusions et restructurations échouent bien souvent et ce ne sont pas des négligences économiques qui en sont la cause. La raison de cet échec réside plutôt dans le manque de cohésion entre les différentes cultures dominantes des entreprises. C’est pourquoi, il faut opter pour une politique axée sur la culture d’entreprise et viser l’intégration durable des différents comportements.

06/02/2023 De: Brigitte Miller
Changement de culture

Lors de fusion et de restructuration, l’accent est placé automatiquement sur les aspects économiques. On parle alors de chiffre d’affaires, gains, coûts, position sur le marché, évolution des prix et rentabilité. Bien que compréhensible, cette démarche est trop restrictive car une entreprise ne représente pas une unité de mesure fixe. Une entreprise doit plutôt être comprise comme un système dynamique caractérisé par deux facteurs :

  1. Les Ressources humaines – ou, autrement dit, vos collaborateurs.
  2. La culture de votre entreprise, intégrée, vécue, valorisée par vos collaborateurs et sur laquelle ils compteront à nouveau après la fusion.

Sans programme de changement de culture, votre fusion ou votre restructuration court à l’échec. En effet, il est essentiel de ne pas négliger l’importance de la culture de l’entreprise et donc des pensées et actions de vos collaborateurs.

Programme de changement de culture – action unique inefficace

Le passage réussi d’une culture d’entreprise à une autre ne réside pas simplement dans la signature de nouveaux contrats au sein de l’entreprise. Bon nombre d’entreprises en sont d’ailleurs conscientes et lancent un programme de changement de culture à l’amorce d’une fusion. Un bon début, mais malheureusement sans grand succès. Même des années après la fusion, les résultats escomptés ne sont souvent pas au rendez-vous.

Les raisons probables de la si faible efficacité d’un programme transitoire de changement de culture sont les suivantes :

  • La culture d’origine est trop forte, ancrée dans les collaborateurs. Ceux-ci continuent à penser et agir selon la culture de l’organisation d’origine.
  • Les différences entre les cultures d’entreprises respectives sont trop grandes, par exemple lorsqu’une culture bureaucratique et hiérarchique stricte rencontre une culture basée sur la coopération.
  • La culture d’entreprise en vigueur jusqu’à présent ne possède dans beaucoup de domaines aucun point commun avec la nouvelle orientation de l’entreprise.
  • Les collaborateurs se sentent débordés. Une unique application du programme de changement de culture ne suffit pas : les collaborateurs ont le sentiment de devoir gérer seuls dans leur quotidien professionnel la nouvelle orientation de l’entreprise.
  • Les managers ont oublié l’importance de la culture d’entreprise. Ils négligent l’établissement et l’intégration d’une identité et d’une culture d’entreprise commune.

Une action unique entraîne des conséquences fatales

Qui souhaite introduire rapidement une nouvelle culture d’entreprise oublie que celle-ci n’est pas une coquille vide. Elle représente les valeurs de l’entreprise et permet aux collaborateurs de s’identifier et de s’orienter. Ces valeurs se voient bousculées à chaque fusion et chaque restructuration, peu importe la culture d’entreprise qui finalement subsistera. Fusion et restructuration ont un impact direct sur la culture de l’entreprise.

Souvent, elles entraînent également de terribles conséquences. Les collaborateurs :

  • se sentent déracinés.
  • n’ont plus de repères dans ces (nouvelles) valeurs.
  • ne trouvent plus leur place dans la nouvelle organisation de l’entreprise.
  • commencent à discuter de leurs soucis liés à la fusion et la restructuration, plutôt que d’échanger à propos du travail.
  • se mettent en «pilotage automatique» car leur énergie est consacrée à l’assimilation de cette perte de repères.
  • abandonnent intérieurement. Certains – souvent les plus talentueux de l’entreprise – cherchent même une autre place de travail et démissionnent réellement. 

Changement de culture : modifier la culture d’une entreprise requière du temps, des efforts et beaucoup d’empathie

Astuce 1 : Se sensibiliser avant que la fusion et la restructuration n’arrivent.

Lors de chaque mesure de restructuration, focalisez-vous sur la culture dominant au sein de votre entreprise. En cas de fusion planifiée, en plus d’éplucher en amont les chiffres de l’entreprise partenaire, analysez également la culture menée dans cette entreprise.

Astuce 2 : Mettre en évidence les différences et les similitudes

Analysez la culture de votre entreprise ainsi que celle de l’entreprise avec laquelle une fusion est prévue. Ne vous arrêtez pas au fait, par exemple, que les entreprises appliquent toutes deux une culture d’entreprise coopérative. Ne partez pas du principe que les cultures d’entreprises qui portent le même nom sont dans les faits totalement identiques. Relevez les différences et les similitudes des deux entreprises. Pour ce faire, examinez attentivement chaque domaine de l’entreprise : politique de Ressources humaines, distribution, autocontrôle, leadership, équipes, coopération, pour en citer quelques uns.

Astuce 3 : Se baser sur la culture d’origine

Les collaborateurs ne sont pas liés à leur culture d’entreprise uniquement par les valeurs qu’ils tiennent de celle-ci, mais principalement parce qu’ils y ont élaboré de réels modes de pensée et de jugement. Or, ceux-ci se voient désormais partiellement ou même radicalement bouleversés afin de continuer à correspondre à l’entreprise après sa fusion (ou sa restructuration). Pour rendre cette acclimatation possible, deux facteurs doivent être pris en compte :

  1. Saisir la culture d’origine. Le changement peut réussir lorsque la culture d’origine se transforme progressivement. Amenez le collaborateur là où il se trouve déjà!
  2. Accorder du temps au processus de changement de culture. Selon la psychologie, changer son mode de pensée et de jugement est possible, mais il requière du temps jusqu’à ce que la nouvelle culture d’entreprise soit solidement établie (entre 12 et 24 semaines). Il est donc nécessaire de prévoir au moins 6 mois pour un programme de changement de culture.

Astuce 4 : Orienter les comportements

Les valeurs nécessaires à l’assimilation d’une (nouvelle) culture d’entreprise impliquent toujours une modification du comportement. En effet, la pensée culturelle d’un collaborateur habitué à recevoir des directives précises ne sera plus autant fructueuse dans une organisation coopérative. Il devrait ainsi tout à coup se mettre à collaborer activement, discuter, questionner, s’impliquer et déterminer lui-même comment effectuer le travail à accomplir. Le collaborateur sera à juste titre très vite dépassé par toutes ces attentes. Il est d’autant plus important que le service du personnel ainsi que toutes les instances de direction développent des idées permettant le soutien individuel de chaque collaborateur devant développer un nouveau comportement professionnel en réponse à la nouvelle culture de l’entreprise.

Astuce 5 : Favoriser une intégration commune

Bien que, lors de fusion, une nouvelle culture d’entreprise s’impose, les collaborateurs l’ayant déjà intégrée ne doivent pas simplement se reposer sur leurs acquis. Le but consiste plutôt en une intégration des deux cultures existantes. En effet, chacun peut apprendre d’une autre culture (et pas seulement en théorie). Qu’il s’agisse simplement de reconnaître les avantages véhiculés par une organisation coopérative, par exemple, ou d’apprendre ce que «discuter ensemble» signifie. Fondamentalement, un programme de changement de culture offre la possibilité à chacun de remettre en question les règles du jeu afin de devenir meilleur et d’avancer grâce aux forces de chacun.

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