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Plateformes d’évaluation: Que dit la protection des données?

Les plateformes permettant d’évaluer les employeurs gagnent en importance, surtout sur un marché où dominent les collaborateurs. Il arrive régulièrement que des employeurs se sentent injustement évalués. Mais les chances de s’y opposer sont réduites.

25/09/2023 De: Ursula Uttinger
Plateformes d’évaluation

Il est courant, de nos jours, d’évaluer les entreprises sur des plateformes spécifiques. De la culture d’entreprise aux possibilités de carrière en passant par le salaire et d’autres avantages, tout peut être évalué. Une question importante est également au centre de ces évaluations: recommanderait-on l’entreprise à d’autres personnes? Il est évident que les retours d’information se font plutôt lorsqu’on quitte une entreprise parce qu’on n’y était plus heureux. Une plateforme anonyme s’impose (à l’image des autres évaluations anonymes ou pseudonymes) lorsque l’on s’est énervé. Il faut donc faire attention à ce que l’on peut lire dans de telles évaluations comme le montrent divers articles publiés.1

L'anonymat sur les plateformes d'évaluation favorise les abus

Selon les directives des plateformes d’évaluation, seules les évaluations authentiques sont autorisées. Il s’agit d’une prière – aucun contrôle n’est possible – par exemple il est impossible de savoir si la personne qui donne une évaluation y a réellement travaillé. Même les plateformes d’évaluation reconnaissent que de fausses évaluations peuvent être déposées: «Nous contrôlons la qualité des évaluations par un processus en deux étapes et utilisons tous les moyens à notre disposition pour prévenir les abus. Dans certains cas, il peut arriver que des utilisateurs donnent une évaluation alors qu’ils n’ont pas travaillé dans l’entreprise évaluée ou n’y ont pas postulé».2 Mais cela peut aussi être utilisé à l’inverse: une entreprise peut ainsi s’acheter une bonne évaluation.

D’anciens collaborateurs peuvent évaluer un employeur de manière totalement anonyme. Protégé par un nom d’emprunt, personne ne peut vérifier l’authenticité de ces évaluations. Comment faire pour trier le bon grain de l’ivraie, c’est assez simple. Dans le cadre d’un travail de Bachelor à la Haute école de Lucerne, un étudiant a rapidement trouvé plus de dix fournisseurs de fausses évaluations en effectuant une recherche sur Internet: il suffit de payer. Les prix varient, mais ils sont dans l’ensemble relativement avantageux. Là aussi, les plateformes l’admettent: «Les agences d’évaluation proposent à la vente des évaluations falsifiées. En règle générale, ces fournisseurs ont leur siège à l’étranger afin d’éviter les poursuites judiciaires selon le droit local. La vente, l’achat ainsi que la diffusion (y compris le fait de laisser diffuser) de telles fausses évaluations constituent une infraction à la loi contre la concurrence déloyale et peuvent faire l’objet d’un rappel à l’ordre et de poursuites judiciaires de la part des concurrents ainsi que des associations économiques et de consommateurs. Sont également trompeuses et donc illégales les évaluations dont le contenu a été commandé et instruit par des employeurs» (également tiré de Kununu).

L’intérêt du public prévaut

Il n’existe, à ce jour, encore aucun jugement concernant les plateformes d’évaluation des employeurs, juste un jugement de la Cour allemande de justice concernant le portail d’évaluation des médecins «Jame da». Il ressort de la motivation écrite du 21 octobre 2021 que, dans le cadre d’une pesée des intérêts, la protection du public l’emporte sur les intérêts des personnes susceptibles d’être évaluées négativement. L’arrêt a conscience que de tels portails peuvent être utilisés à mauvais escient et que des «déclarations fausses, offensantes ou autrement mensongères sont mises en ligne». En revanche, il existe un intérêt public considérable à obtenir des informations sur un service (BGH, jugement du 21 octobre 2021, affaire VI ZR 488/19).

Ces portails sont autorisés en principe au nom de la liberté d’expression et de la communication. Les affirmations mensongères ou les insultes n’y ont toutefois pas leur place. Ce qui ouvre des possibilités pour les entreprises concernées: elles peuvent exiger que les déclarations erronées soient supprimées. Mais qu’est-ce qui est faux lorsqu’il s’agit d’une évaluation subjective? Il est impossible de savoir qui a fait telle ou telle déclaration, car l’anonymat est garanti aux évaluateurs.

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