Weka Plus

Développement durable: Une gouvernance d’entreprise responsable

Dès 1713, Carl von Carlowitz, haut responsable des mines en Saxe, reconnaissait qu’il ne fallait pas exploiter plus de bois qu’il n’en repoussait. Il jetait ainsi les bases de la gestion durable des forêts – et posait pour la première fois le terme de développement durable. Environ 250 ans plus tard, le rapport du Club de Rome Les limites de la croissance (1972) porta cette problématique à l’attention du grand public. Il démontrait de manière claire que l’exploitation incontrôlée des ressources naturelles n’était pas viable à long terme.

30/07/2025 De: Matthias K. Hettl
Developpement-durable

En 1987, la Commission Brundtland proposa une définition de référence du développement durable:
«Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.»

La durabilité est souvent assimilée à la seule protection de l’environnement. En réalité, elle repose sur trois piliers essentiels: l’écologie, l’économie et le social. Ce n’est que lorsque ces trois dimensions sont équilibrées que l’on peut véritablement parler de développement durable.

Pour rendre tangible l’aspect économique, tout en le distinguant des notations de crédit classiques, les évaluations de durabilité (sustainability ratings) prennent également en compte la gouvernance d’entreprise. Il en résulte le désormais établi modèle ESG – pour Environment, Social et Governance. L’ESG est aujourd’hui un outil opérationnel pour rendre le développement durable mesurable et applicable, que ce soit dans les entreprises, les politiques publiques ou les investissements.

Agenda 2030 – 17 objectifs pour un développement durable

En 2015, tous les États membres de l’ONU ont adopté un plan d’action commun pour l’avenir: l’Agenda 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD, ou SDGs – Sustainable Development Goals). Ces objectifs couvrent les trois dimensions de la durabilité – environnement, économie et société – et s’adressent à l’ensemble de la société : gouvernements, entreprises, société civile et individus.

Pour assurer une mise en œuvre concrète et mesurable, les ODD sont assortis de nombreuses cibles et d’indicateurs. Ils permettent d’évaluer les progrès réalisés – et d’identifier les domaines où des actions sont encore nécessaires. Un objectif central est l’ODD 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques. Il est étroitement lié à l’Accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement global à moins de 2°C – si possible à 1,5°C.

Pour atteindre cet objectif, des instruments fondés sur le marché sont également utilisés : marchés du carbone, coopérations internationales, investissements dans des projets climatiques dans d’autres pays. Le but est d’impliquer un maximum d’acteurs et de réduire les émissions efficacement. Tous les pays doivent présenter tous les cinq ans de nouveaux objectifs climatiques, avec un niveau d’ambition croissant.

Les entreprises se saisissent elles aussi de plus en plus des ODD: elles s’appuient sur ces objectifs mondiaux pour élaborer leur stratégie de développement durable et en communiquent les progrès selon la structure des ODD – notamment à travers leurs rapports à destination des parties prenantes, clients ou investisseurs.

Un cadre juridique: le développement durable devient obligatoire

La durabilité n’est plus un simple engagement volontaire – elle est de plus en plus encadrée juridiquement. À l’échelle nationale et internationale, de nombreuses réglementations couvrent les différentes dimensions de l’économie durable. Ces bases légales se sont construites au fil du temps et concernent:

  • la protection de l’environnement, par exemple avec le règlement européen REACH sur les produits chimiques,
  • le domaine social, avec les réglementations sur la protection des travailleurs,
  • la gouvernance, à travers le droit de la concurrence.

Toutes poursuivent un objectif commun: contraindre les entreprises à un comportement responsable et conforme aux règles.

Une nouvelle génération de lois à visée incitative

Depuis quelques années, une nouvelle catégorie de législations a vu le jour – elles dépassent la simple conformité réglementaire. Leur but : agir comme levier de transformation pour encourager activement une économie durable.

Un exemple central est le règlement européen sur la taxonomie verte (UE 2020/852). Il définit quelles activités économiques peuvent être qualifiées de durables, afin d’orienter les investissements privés vers des secteurs «verts».

Autre exemple: la loi allemande sur le devoir de diligence dans les chaînes d’approvisionnement (Lieferkettensorgfaltspflichtengesetz, LkSG). Elle oblige les entreprises à identifier, évaluer et traiter les risques en matière de droits humains et d’environnement tout au long de leur chaîne de valeur. Un projet similaire est actuellement en préparation au niveau de l’Union européenne.

Obligations de reporting pour les entreprises

Depuis l’exercice 2017, les grandes entreprises cotées, les prestataires financiers et les entreprises d’intérêt public de plus de 500 collaborateurs sont tenues de publier un rapport sur leurs performances en matière de développement durable. Cette obligation découle de la directive européenne sur la publication d’informations non financières (NFRD – Non-Financial Reporting Directive).

À partir de l’exercice 2023, cette directive est remplacée par la CSRD – Corporate Sustainability Reporting Directive. Celle-ci élargit considérablement le périmètre des entreprises concernées – tant en termes de taille que de contenu. Le reporting de durabilité est intégré au rapport de gestion et donc lié plus étroitement au reporting financier.

Devenir membre et lire la suite:

  • Accès illimité à plus de 600 aides de travail
  • Tous les articles payants en accès illimité sur weka.ch
  • Accès à toutes les vidéos
  • Actualisation quotidienne
  • Nouveaux articles et aides de travail chaque semaine
  • Offres spéciales exclusives
  • Services d’actualité et de mises à jour
  • Bons séminaires
et bien plus encore! A partir de CHF 16.50 par mois S'abonner maintenant Êtes-vous déjà membre? S'inscrire ici
Devenir membre Newsletter