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Compétences interculturelles: Dépasser les frontières

Que ce soit au bureau ou devant un établi, devant un parterre international ou tout simplement dans la vie quotidienne: la compétence interculturelle ouvre des portes sur les plans personnels et professionnels. Lorsque de nombreuses personnes issues de cultures différentes se rencontrent, c’est toujours intéressant, même si cela crée parfois des champs de tension. La compétence interculturelle est donc une qualification-clé indispensable dans une ère de globalisation mondiale.

03/09/2019 De: Équipe de rédaction de WEKA
Compétences interculturelles

Tout le monde connaît cette situation: on s’assied à son bureau, on est pressé et tout à coup, un collaborateur ou un partenaire commercial se met à raconter sous forme totalement inépuisable ce qu’il vient de faire le week-end, comment va sa famille, etc. – pendant ce temps-là, on commence à bouillir et à penser: «Mais quand va-t-il/elle terminer son histoire?!».

Que cette situation se produise en Suisse ou à l’étranger, cela n’a aucune importance: deux modes différents de vie se heurtent. Pour identifier de telles incompréhensions resp. de tels conflits et pour les résoudre, il faut faire appel à de la compétence interculturelle.

Compétences interculturelles

Dans l’intervalle, le mot-clé «interculturel» est utilisé fréquemment, voire de manière inflationniste, même si on ne fait pas toujours la différence entre «international» et «interculturel».

Jürgen Bolten, professeur de communication économique interculturelle à l’Université de Iéna, souligne les sens d’interaction et d’échange contenus dans le mot «Interculturel»: si les individus issus de mondes différents interagissent, cela produit une réaction interculturelle, une qualité totalement nouvelle. L’interculturalité n’est donc pas une voie à sens unique: les deux partenaires doivent se mette en mouvement. Il s’agit de quelque chose de commun, pas de parallèle.

Il est indispensable, dans ce domaine, de refléter déjà sa propre culture, d’affiner ses propres sens par rapport à sa propre culture. Cette constatation débouche souvent, chez les Trainees, sur des déclarations étonnées: «Mais nous voulons apprendre quelque chose des autres, de quelle manière ils fonctionnent! «Les séminaires interculturels, s’ils entendent fournir des bases solides, doivent toujours aborder trois domaines: la culture et sa propre culture, la culture et celle de l’autre et, ce qu’il ne faut pas oublier, la culture et ce qui est commun».

«Seul celui qui connaît bien les autres et lui-même connaîtra le succès au cours de 1 000 rencontres»

(dicton chinois)

Pour quelle raison les autres sont-ils si différents?

La culture influe notre prise de conscience, nos réflexions, nos pensées, nos sensations et nos actes, elle détermine de quelle manière nous nous voyons, nous-même et les autres. La culture est le système d’orientation créé et appris par les individus (Alexander Thomas) qui nous aide dans notre orientation, notre vie commune et notre collaboration. Ce système d’orientation repose sur des valeurs et des attentes collectives au sein d’une communauté.

Nous avons souvent tendance à confondre culture et culture nationale et donc à séparer nettement les cultures individuelles. Ce faisant, il faut veiller à ce que les cultures se recoupent et soient modifiables. La réduction d’une personne à une seule culture ne peut pas la faire progresser!

Si nous parlons des cultures, nous parlons aussi et toujours de valeurs : elles constituent le cœur des cultures. Toutefois, les valeurs sont émotionnelles et subjectives, non pas rationnelles et objectives. Et les valeurs sont relatives: qui n’a pas déjà connu des débats sans fin sur ce qui était sale resp. propre, laid ou beau, indécent ou convenable?! Apparemment, toute communauté de vie pourrait chanter une chanson sur le thème des débats sur la propreté.

Un problème fréquent avec les valeurs est le fait que l’arrière-plan culture de l’autre est ignoré. Nous agissons sur la base de notre propre culture, de notre propre système de valeurs. Nous interprétons et évaluons ainsi le comportement d’une autre culture avec les valeurs qui sont les nôtres.

«Nous ne voyons pas le monde comme il est, mais comme nous sommes»

(Fons Trompenaars et Peter Wooliams)

Un exemple typique à cet effet est le comportement différent des étrangers dans la rue aux Etats-Unis et en Europe. Si l’on se tient à un carrefour aux Etats-Unis et que l’on ne bouge plus pendant quelques secondes, quelqu’un vous aborde très rapidement: en effet, aux Etats-Unis, c’est un signe de politesse de parler aux gens et de proposer de l’aide. Les Européens sont ressentis, par contre, comme des gens mal élevés parce qu’ils ne se préoccupent jamais des gens qui attendent dans la rue. Dans certains pays comme en Allemagne, c’est justement un signe de politesse de ne pas parler aux gens afin de ne pas sembler être indiscret.

Lorsque cela ne marche plus

Lorsque deux «ont tout juste» se rencontrent, cela devient problématique. Ces acteurs pensent que leurs propres valeurs sont «correctes». Les réflexions porteront alors sur des catégories «meilleur» ou «pire» et des évaluations seront fréquemment formulées du type: «Les … sont de toute façon… ». Conséquence: des incompréhensions interculturelles, pour autant que cela ne débouche pas sur des conflits.

Clairement, les cultures marquent les individus. Dans la vie privée et professionnelle, nous agissons sur la base de notre propre culture, de notre propre système de valeurs. C’est la raison pour laquelle la prise de connaissance de notre propre culture est nécessaire. C’est seulement ensuite que l’on pourra considérer les valeurs, les normes et le mode de comportement de nos semblables et des autres. Il s’agit donc d’apprendre à comprendre les différentes cultures. Et pour y parvenir, il ne suffit pas d’apprendre par cœur quelques règles de comportement du genre «bonnes manières internationales d’affaires» pour une obtenir bonne conduite ni ce que l’on appelle la littérature des pieds dans le plat étant donné que cette dernière se contente de chatouiller ce qui existe en surface.

«Pour voir clairement, il suffit simplement de changer d’angle de vue»
(Antoine de St. Exupéry)

Pour résoudre les problématiques

Les compétences interculturelles sont donc impérative afin d’étendre son horizon en faveur d’autres modes de travail et de styles de communication comme pour se familiariser avec les outils appropriés de gestion. Cela concerne naturellement aussi la gestion des ressources humaines, qu’il s’agisse de la gestion ou du développement des individus, d’un travail international en équipes, de gestion des conflits ou de convaincre et de motiver les collaborateurs.

Les compétences interculturelles peuvent s’illustrer comme un concert symphonique: les musiciens du monde entier avec des instruments variés s’accordent pour jouer, chacun restant concentré sous forme individualiste sur sa partition. La compétence interculturelle ne signifie donc pas jeter ses propres valeurs par-dessus bord. On doit et il faut conserver sa propre identité, il ne faut pas abandonne sa personnalité, mais il faut remettre en question ses propres considérations.

«Head, Hearts, Hands» – voilà comment résumer les compétences interculturelles qui se composent d’aptitudes cognitives, affectives et liées au comportement. Le facteur de l’ouverture est absolument indispensable dans le contexte interculturel: s’intéresser, être curieux, aller vers les gens, apprendre d’autres modes de pensée et de travail et ainsi se familiariser sous forme déterminée avec du neuf, de l’inhabituel, quelque chose qui est d’abord étranger. La compréhension des spécificités des processus interculturels de communication doit être formée afin de communiquer correctement avec les autres. La capacité de changer de perspective, autrement dit, l’aptitude à ne pas se considérer seulement soi-même, son propre système de valeur, sa propre manière de penser et de vivre comme étant la mesure de toute chose est aussi fondamentale.

«Tous les chemins mènent à Rome!»

La vie des autres

L’abord de l’altérité culturelle peut être particulièrement difficile. Quatre différences culturelles centrales peuvent être distinguées:

  • l’orientation factuelle ou relationnelle
  • l’individualisme ou le collectivisme
  • la langue cible
  • les règles

Pour les adeptes d’une culture orientée technique, c’est le «quoi» qui est important. «Nous boulons rester factuels!». Les chiffres, les données, les faits passent au premier plan et ils sont généralement communiqués directement. En cas de marquage orienté vers la relation, c’est par contre le «qui» qui est important. Des relations empreintes de confiance sont très appréciées. Une discussion au niveau factuel n’est possible que pour entretenir la relation.

Dans une culture individualiste, l’important, c’est soi-même. La chanson de Frank Sinatra «I did it my way» est la phrase classique d’un individualisme marqué. Dans le collectivisme, au contraire, les groupes, la famille et les amis sont décisifs. Des relations harmonieuses sont fondamentales.

Avec la langue cible, on fait la distinction entre monochrone et polychrone. Des phrases typiques sont, dans une orientation monochrone: «Le temps, c’est de l’argent». «Mon temps est précieux». «La ponctualité, une planification et des délais à long terme ainsi qu’un déroulement strictement respecté ont une grande importance». Dans les cultures polychrones, il s’agit par contre d’une répartition flexible du temps, de spontanéité et de simultanéité. L’imprévu ne pose aucun problème majeur.

Des différences culturelles significatives sont également illustrées dans l’importance accordée aux règles: «On peut faire cela?», «Mais c’est interdit!». Il existe une règle pour pratiquement tout; celle-ci garantit la structure et la sécurité, la planification et l’ordre. Au contraire, les cultures relatives envers les règles respectent les directives sous forme flexible. Les relations empreintes de confiance sont, ici, sensiblement plus importantes que les règlements ou les contrats.

La voie vers un abord respectueux et orienté vers l’objectif avec les mondes de vie des autres sera tracée dans la mesure où nous aurons conscience des différences culturelles centrales. Les formations interculturelles peuvent contribuer à découvrir la multiplicité des cultures comme constituant un potentiel et à ne pas simplement la considérer en tant que facteur de perturbation qui devient consommateur de temps. Elles éveillent la compréhension des spécificités des processus interculturels de communication et aident à vivre et à travailler en commun sous forme constructive avec les individus des autres cultures – que ce soit à l’étranger ou sur le plan national. La pratique le montre régulièrement: il vaut mieux que les problématiques interculturelles fassent régulièrement l’objet de discussions avec les collaborateurs et ne pas attendre ou intervenir seulement lorsque les situations ont déjà dégénéré.

Au fait!

Revenons à notre exemple initial: nous sommes en mesure de gérer en toute décontraction la situation de stress décrite ici à l’aide de la compétence interculturelle. Si nous avons conscience d’avoir à faire à un adepte d’une culture orientée vers les relations, nous ne prendrons pas le Small Talk comme une simple perte de temps, mais comme une condition indispensable à un entretien empreint de confiance dont le succès pourra être déterminant.

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