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La communication non verbale: Interpréter le langage corporel

Il va sans discuter que l’important dans chaque discours est ce qui est dit. Mais ce qui fera la différence entre un discours passable et remarquable ou brillant est la question du Comment. Dans toutes les situations orales, le mot parlé, c’est-à-dire les signaux linguistiques, n’est pas le seul élément qui a un impact, mais également nos signaux non langagiers conscients et inconscients et leur dynamisme.

01/07/2022 De: Margarete Maria Kuhn-Porwoll
La communication non verbale

La communication non verbale

En effet, nous créons pour notre interlocuteur à trois niveaux de communication différents une idée et une impression parfois durable de notre personne de par notre

  • communication verbale (mot et formulation)
  • communication paraverbale (parole et expression)
  • communication extraverbale (langage corporel ou expression corporelle)

Dans quelle mesure peut-on interpréter le langage corporel

L’effet des neurones miroirs

Les neurones miroirs jouent un rôle décisif dans toutes les rencontres entre des personnes, que la rencontre soit spontanée, brève ou de longue durée, et dans l’interprétation de leur langage corporel. Les neurones miroirs sont un «système social d’orientation» très réactif qui nous permet de tirer intuitivement, à partir de la seule expression corporelle extraverbale d’autres personnes, les conclusions qui rendent une cohabitation pos-sible. Ce sont des «cellules nerveuses capables de réaliser dans notre propre corps un certain programme et qui sont activées lorsque nous observons ou constatons d’une autre manière comment un autre individu met en œuvre ce programme.» Ce que nous observons est alors simulé en nous-mêmes et cette simulation le rend prévisible de sorte qu’une réaction rapide est possible, par ex. pour le comportement des situations quotidiennes, notamment l’esquive mutuelle dans une zone piétonnière, le comportement spontané dans des situations dangereuses, le jeu intuitif en équipe ou dans un sport de combat. La création par les neurones miroirs d’une compréhension instinctive, prémentale, permet des processus de syntonisation et d’adaptation humains extrêmement rapides. Les critères suivant lesquels cette adaptation ou cette syntonisation a lieu sont les expériences réelles accumulées de l’interlocuteur respectif.

Au sein d’une communauté sociale, les neurones miroirs fournissent un espace d’action commun, intersubjectif et un espace intersubjectif de signification. En effet, ce qui est observé est simultanément ressenti au sens où nous éprouvons ce que l’autre prouve également. Une brève impression d’une personne génère en nous non seulement une idée de ses intentions d’action, mais également de ses émotions. Toutefois, la capacité de refléter est inégale chez les personnes et l’interprétation dépend des expériences antérieures d’interaction individuelles et de leur évaluation et assimilation. Notre perception n’est donc jamais objective, mais toujours une représentation subjective. Néanmoins, la faculté d’autoriser en nous-mêmes les reflets des autres, c’est-à-dire d’accepter l’écho et d’exprimer par ex. une acceptation, compréhension ou empathie, est un facteur de sympathie décisif. Mais seulement si cette expression est en phase avec le climat intérieur, c’est-à-dire si nous sommes spontanément et réellement authentiques. L’effet de sympathie s’effondre d’ailleurs très rapidement si une harmonie ressentie dans un premier temps entre l’intérieur et l’extérieur se révèle exagérée ou illusoire. Un langage corporel appris, uniquement exercé, qui ne correspond pas à l’attitude intérieure, peut ainsi impressionner pendant un court instant, mais sera à terme très probablement démasqué comme étant incohérent et ainsi peu crédible et peu fiable.

    Facteurs d’influence

    Pour l’interprétation des signaux non langagiers, il faut prendre en compte qu’ils sont en partie innés et en partie acquis, c’est-à-dire qu’ils se produisent inconsciemment et qu’ils peuvent être utilisés consciemment. La pratique conventionnelle (par ex. un comportement spécifique de salutation) ou rituelle (par ex. les rites religieux) sont courants pour les membres d’un certain groupe et y sont compris. En général et tout comme l’expression ver­bale, ils dépendent de nombreuses données différentes concernant l’émetteur et le récepteur:

    • leur disposition individuelle et leur état actuel
    • leur fonction et rôle
    • leur culture et biographie
    • leur sexe et leurs représentations et attentes socio-culturelles spécifiques au sexe
    • la situation de communication actuelle correspondante.

    Ces facteurs d’influence variés permettent de conclure à quel point les signaux non verbaux sont sujets à de mauvaises interprétations de toute sorte. Certaines caractéristiques de l’éventail complet des niveaux para- et extraverbaux ne peuvent donc pas être expliquées et interprétées clairement. De même, «les conclusions pouvant être tirées de l’interprétation d’une situation globale n’ont qu’un caractère de probabilité et certainement pas de certitude.» Un diagnostic général clairement défini de la part du récepteur n’est possible que s’il est confirmé par l’émetteur. Les définitions et déformations interprétatives unilatérales peuvent fortement égarer et entraver ainsi largement les processus de communication. Lorsque notre propre perception, que ce soit d’une situation ou d’une personne, dans un contexte connu ou nouveau, encore inconnu, est assimilée à la vérité, les malentendus sont alors fort probables et bien souvent préprogrammés.

      7/38/55 ou le mythe de la formule de Mehrabian

      Dans le but de souligner l’importance de la communication non langagière et de mettre en relief les effets de la communication non verbale dans les processus de communication, les ouvrages spécialisés et formations sur la question utilisent souvent pour traiter de la question du «langage corporel» ou de la «voix» la formule de Mehrabian:

      «Appréciation totale = 7% appréciation verbale + 38% appréciation vocale + 55% apprécia-tion faciale.» On conclut souvent à partir de ces valeurs – généralement sans en indiquer la source – que notre perception extérieure est déterminée à 7% par le contenu, à 38% par la voix et à 55% par le langage corporel (pas seulement l’expression du visage!). À la vue des rapports proportionnels, on suggère également volontiers combien les possibilités d’une influence effective sur la communication non verbale ainsi que sur le rayonnement personnel peuvent être importantes si l’on suit les instructions adaptées. On ne mentionne cependant généralement pas que l’étude d’Albert Mehrabian repose uniquement sur des examens à un mot – à savoir qu’un sujet s’exprimait sur une situation par ex. avec le terme «éventuellement» – et que la question posée était très limitée – à savoir que l’observateur ne devait exprimer qu’un jugement «j’aime» ou «je n’aime pas». Mehrabian lui-même a signalé explicitement ces limitations: «Notez que cette équation et d’autres concernant l’importance relative des communications verbales et non verbales ont été dérivées d’expériences relatives à la communication de sentiments et d’attitudes (à savoir, j’aime-j’aime pas). Ces équations ne s’appliquent pas, à moins qu’un émetteur parle de ses sentiments ou de son attitude.» L’importance et la signification du contenu, de l’expression orale et de l’expression corporelle ne peuvent donc pas être définies à l’aide de cette formule, mais varient au contraire fortement en fonction de la situation correspondante et des interlocuteurs correspondants.

      Conclusion sur la communication non verbale

      • Même si nous percevons clairement quelque chose chez les personnes que nous rencontrons, cette perception ne peut certainement pas être clairement interprétée.
      • Un comportement incohérent durable sera très probablement démasqué comme étant hypocrite et malhonnête et sanctionné par la privation du sérieux et de la confiance.
      • Le transfert de la formule de Mehrabian sur chaque processus de communication n’est pas seulement irrecevable, mais également irréaliste. Il serait littéralement très «incohérent» et fâcheux de se fier à 93% à l’expression corporelle et à 7% au contenu dans les différentes situations de communication, en particulier dans le cadre d’un discours.
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