Dernier rappel de paiement: Quand engager une poursuite?

Les factures impayées peuvent devenir un fardeau pour une entreprise. Mais à partir de quand un créancier est-il en droit d’initier une procédure de poursuite? Une seule relance suffit-elle ou faut-il envoyer plusieurs rappels? Et à quoi doit ressembler un dernier rappel de paiement correctement formulé? Cet article apporte des réponses concrètes à ces questions.

03/06/2025 De: Équipe de rédaction de WEKA
Dernier rappel de paiement

Qu’est-ce qu’un dernier rappel de paiement?

Le dernier rappel constitue la dernière invitation au paiement avant que le créancier prenne des mesures juridiques, comme l’ouverture d’une procédure de poursuite. Il représente donc une ultime tentative de règlement extrajudiciaire de la créance.

Contrairement à une idée reçue, il n’existe aucune obligation légale en Suisse d’envoyer plusieurs rappels. Une seule relance peut suffire, à condition que l’échéance de paiement soit atteinte.

En pratique, le dernier rappel de paiement est cependant utilisé de manière stratégique: il permet de clarifier une dernière fois la communication avec le débiteur et de l’informer explicitement des conséquences possibles en cas d’inaction. Il s’agit donc d’un outil d’escalade maîtrisé, destiné à éviter une procédure contentieuse.

Contenu d’un dernier rappel de paiement

Pour être efficace, le dernier rappel de paiement doit être clairement rédigé et structuré, sans ton menaçant, mais avec la fermeté nécessaire.

Un élément central est la mention d’un délai précis pour effectuer le paiement, par exemple:
«Nous vous prions de régler le montant dû d’ici au 10 avril 2025 au plus tard». Ainsi, le destinataire sait exactement jusqu’à quand il peut encore réagir.

Il est tout aussi essentiel d’indiquer les étapes à venir en cas d’absence de paiement – comme l’ouverture d’une poursuite ou la transmission du dossier à une société de recouvrement. Cela permet de faire preuve de transparence et de montrer clairement qu’il s’agit de la dernière opportunité avant des mesures légales.

Il ne faut évidemment pas omettre un récapitulatif clair de la créance en suspens: montant, numéro de facture, date d’échéance – plus c’est précis, mieux c’est. Important également: indiquez un moyen de contact, au cas où la personne souhaite poser des questions ou proposer un paiement échelonné.

Conseil: Un ton neutre, posé mais ferme est souvent plus efficace qu’un message menaçant. Rester respectueux démontre du professionnalisme – et augmente les chances de recevoir le paiement.

Comment réagir à un dernier rappel de paiement?

Le dernier rappel est un signal fort: la situation devient sérieuse – pour les deux parties. Il est donc crucial d’y répondre de manière appropriée, que l’on soit créancier ou débiteur.

Côté débiteur

Un dernier rappel ne doit pas être pris à la légère, ni ignoré. Si vous êtes en mesure de régler la créance, faites-le immédiatement, pour éviter frais supplémentaires, intérêts ou poursuite.
Si le paiement est temporairement impossible, il est conseillé de prendre rapidement contact avec le créancier. Beaucoup sont disposés à accepter un échelonnement ou un report de paiement, à condition d’être informés à temps.

Si la créance est contestée (paiement déjà effectué, erreur de montant, prestation non conforme…), il convient de s’opposer par écrit, en fournissant une explication claire et des justificatifs. Cela permet de clarifier la situation et d’éviter une escalade inutile.

En résumé: communiquer ouvertement, assumer ses responsabilités et rechercher ensemble une solution constructive.

Créancier

Si vous envoyez un dernier rappel de paiement, faites-le par écrit et de manière traçable – idéalement par courriel avec accusé de réception ou courrier recommandé. Cela permet de prouver ultérieurement que le rappel a bien été remis, en cas de litige.

Le dernier rappel constitue la dernière étape avant des démarches juridiques comme une poursuite ou un recours à une société de recouvrement. Il doit donc être rédigé avec sérieux et dans le respect du cadre légal – sans menaces ni formulations excessives.

Un ton clair, objectif et professionnel démontre que vous prenez la situation au sérieux, sans détériorer la relation commerciale.

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