Boîte à idées: Mobiliser le capital humain pour l'innovation
Thomas Wachter
Thomas Wachter a été responsable durant plusieurs années du domaine Recherche et développement auprès des ascenseurs Schindler SA ; il travaille depuis 1992 au service du personnel du canton de Lucerne. Il y est actuellement responsable des instruments RH et du système de salaire, en qualité de membre de la direction. En outre, il contribue depuis de nombreuses années aux éditions de WEKA Business Media SA en tant qu’éditeur et expert pour différents thèmes relatifs au domaine du personnel.
Aides de travail appropriées
Qu'entend-on par « gestion des idées »?
Proposition d'amélioration, système de suggestions ou boîte à idées – peu importent les différences terminologiques. La boîte à idées représente un outil essentiel du management participatif moderne. Ce qui compte, ce sont les approches concrètes et applicables:
- Processus d'amélioration continue (PAC): les équipes améliorent en permanence les processus à leur poste de travail.
- Cercles de qualité: des groupes temporaires analysent des problèmes spécifiques et élaborent des propositions de solution.
- Kaizen: processus d'amélioration continue par petites étapes – avec la participation de tous les collaborateurs. Le Kaizen constitue la base des méthodes de gestion japonaises telles que la Lean Production ou le Total Quality Management.
Constat de départ: Un potentiel sous-estimé
La boîte à idées s'appuie sur les connaissances des collaborateurs. Vu les succès rencontrés par de nombreuses entreprises, il est surprenant qu'elle ne soit pas plus répandue. Quelles pourraient en être les raisons?
- Peut-être que certains supérieurs hiérarchiques perçoivent les collaborateurs engagés comme une menace?
- Ou bien – comme le suggère le professeur N. Thom – que beaucoup de PME suisses n'aient pas encore reconnu ce potentiel?
Exemples concrets
Dans des pays comme le Japon, l'Allemagne ou les États-Unis, la gestion des idées fait partie intégrante de la culture d'entreprise. La Suisse progresse mais peut encore s'améliorer – tant en ce qui concerne le nombre de propositions par collaborateur que le niveau des primes.
Or, la capacité à réfléchir de manière créative sera décisive à l'avenir pour permettre aux entreprises de s'imposer dans la concurrence internationale – en particulier dans un pays à hauts salaires comme la Suisse.
Des entreprises suisses innovantes montrent la voie:
- Nestlé a lancé en 2023 sa plateforme 'InGenius' qui a généré plus de 10'000 idées en un an, dont 25% ont été implémentées
- Novartis utilise son programme 'Genesis Labs' où les collaborateurs consacrent 20% de leur temps à développer des projets innovants personnels
- La Migros a économisé 18 millions CHF en 2024 grâce à son programme 'MiIdea', avec une prime exceptionnelle de 50'000 CHF pour une optimisation logistique
D'autres exemples impressionnants à l'international:
- Microsoft a intégré en 2023 son programme "Garage" à l'échelle mondiale, permettant à plus de 25'000 employés de consacrer 20% de leur temps à des projets innovants, générant plus de 4'000 idées implémentées.
- Toyota a économisé plus de 220 millions de dollars en 2024 grâce à son système de suggestions, avec une moyenne de 10 idées par employé par an et un taux d'implémentation de 85%.
- Google a créé "Area 120", un incubateur interne où les équipes peuvent développer leurs idées avec un financement dédié, produisant plus de 50 projets intégrés aux produits principaux depuis 2022.
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