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Gestion de la santé en entreprise: Une partie de la gestion du personnel

Le «new normal» (ces nouvelles façons de travailler introduites à la suite de la crise du Covid) ou la question de savoir comment nous abordons le thème de la santé dans le contexte global de l'entreprise préoccupe de plus en plus d'organisations. En ces temps de pénurie de personnel et de main-d'œuvre qualifiée, le thème de la gestion de la santé en entreprise (GSE) revient sur le devant de la scène. À juste titre, car quelle entreprise peut se permettre de ne pas veiller à un environnement de travail sain et à la santé physique et psychique de ses collaborateurs?

24/11/2023 De: Alexander Beck
Gestion de la santé en entreprise

Qu'est-ce qui motive la société et le monde du travail d'aujourd'hui en matière de santé?

L'évolution de la société et les changements qui l'accompagnent dans le nouveau monde du travail VUCA (volatil, incertain, complexe et ambigu) sont tellement disruptifs en raison des nouvelles formes de travail, de la numérisation accrue, de l'évolution des valeurs et de la compréhension du management que des organisations et des équipes entières se sentent complètement dépassées. Conséquence: la pression ne cesse d’augmenter dans les organisations et l’on observe que de plus en plus de collaborateurs ne sont plus en mesure de suivre le rythme. Chaque année, des dizaines de milliers d’entre eux rencontrent des problèmes de santé, avec tous les arrêts de travail de longue durée qui vont avec.

Les chiffres sont pour le moins effrayants: pour la première fois, la part des personnes actives en Suisse qui se sentent stressées et épuisées émotionnellement sur leur lieu de travail dépasse la barre des 30 pour cent. Et cela s’explique par les contraintes liées au travail (facteurs de stress), qui ne cessent d’augmenter. Concrètement, cela signifie qu'une personne active sur trois se trouve dans une situation critique et n'est pas pleinement performante sur le lieu de travail, et ce, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Voilà qui a des conséquences désastreuses pour l'économie et les entreprises concernées. La productivité diminue en effet et les absences pour cause de maladie et les coûts augmentent considérablement, comme on a pu déjà l’observer ces dernières années. Et comme si cela ne suffisait pas, les collaborateurs actuellement en poste doivent fournir encore plus de travail (source: Job-Stress-Index 2022, Promotion Santé Suisse). Mais ce n'est pas tout: environ 650’000 travailleurs envisagent de changer d'emploi pour cette raison (source: «Baromètre Conditions de travail 2022», Travailsuisse). Des signes plutôt alarmants dans un marché du travail complètement asséché.

La Société allemande pour la gestion du personnel place ce thème en tête de liste des priorités stratégiques des ressources humaines pour les années à venir.

Ce qui n’empêche pas que le sujet est encore traité avec négligence en maints endroits. Autrement dit, l'organisation et ses collaborateurs tentent désespérément de maintenir la performance par des mesures ad hoc, au lieu d'identifier les causes et leur origine afin d'initier les mesures correspondantes (top-down).

Quels sont les moteurs qui influencent et modifient le monde du travail actuel et quels sont les facteurs exogènes qui poussent à ces développements?

  • Le delta entre les personnes qui quittent le monde du travail (génération baby-boomer) et celles qui y entrent reste négatif pendant des années.
  • L'évolution de la société sur le thème du travail et sa signification (sens donné au travail dans la foulée de la pandémie de coronavirus).
  • Vieillissement de la population active (démographie et évolution de la structure d'âge) et nouveaux modèles de vie et de travail pour les familles.
  • Fusion du travail et de la famille dans le contexte du nouveau travail (nouvelles libertés contre conditions-cadres prédéfinies).
  • Nouvelles formes d'organisation des loisirs privés (sport, hobbies, etc.).
  • Développement rapide et utilisation des nouvelles technologies dans le monde du travail (transfert de compétences).
  • Progression du développement numérique (renforcement d'une société de la performance encore plus marquée).
  • Pénurie de personnel, de spécialistes et de compétences pour les nouveaux profils sectoriels et professionnels actuels et futurs.
  • Nouvelle conception de la collaboration, de la direction et du développement - hiérarchies plates, codécision (approches de co-création), culture de la confiance, etc.

Pourquoi les entreprises et les organisations ont-elles besoin d'une gestion de la santé en entreprise?

La gestion de la santé sera, avec la fidélisation et le recrutement de collaborateurs, l'une des principales priorités des départements RH en 2023. Si ce thème stratégiquement important devait être ignoré, le slogan tant galvaudé selon lequel «notre bien le plus précieux, ce sont nos collaborateurs» ne serait que des paroles en l’air. On observera de plus en plus souvent que des entreprises ne seront plus en mesure de traiter des commandes ou des prestations supplémentaires pour la simple raison qu’elles manquent de personnel. A cela s’ajoute le fait que les coûts liés à la santé augmentent de manière exponentielle (coûts de l’absentéisme et primes d'assurance). Ce plan pragmatique en trois points permet de développer une stratégie de GSE parfaitement adaptée aux PME:

  1. Relevé factuel des facteurs de stress, par exemple à l'aide de l'outil Job Stress Analysis de Promotion Santé Suisse et mise en évidence des coûts directs et indirects générés par les absences dans l'entreprise.
  2. Atelier d'évaluation avec des représentants de la direction, de la ligne et des RH; interprétation des chiffres, des faits et des estimations.
  3. Elaboration d'une stratégie de GSE avec les outils correspondants; l'accent est mis sur des mesures de développement de l'organisation (résilience, compréhension de la direction, collaboration, communication) ainsi que sur des mesures de prévention simples comme l'introduction d'un «care management» préventif.

Composantes d'une stratégie GSE durable

Elaboration et implémentation de la stratégie GSE

  • ancrage stratégique dans l'entreprise/la direction
  • implication de tous les niveaux de collaborateurs
  • contrôle périodique de l'efficacité et de l'impact avec les ICP (indicateurs clés de performance)

Développement du travail, de l’organisation et du personnel

  • culture d'entreprise et de direction respectueuse
  • développement et promotion du personnel
  • environnement et postes de travail ergonomiques
  • conciliation vie professionnelle-vie privée

Promotion de la santé

  • sensibilisation au stress/à la santé mentale
  • sondages auprès des employés
  • alimentation/habitudes alimentaires, activité physique

Gestion des soins, des cas et des absences

  • gestion des absences avec entretiens de retour
  • gestion des soins et des cas

Résumé

La question n'est pas de savoir si, mais comment et quand la gestion de la santé en entreprise, surtout dans les PME, doit être introduite et faire partie intégrante de la gestion et du développement de l'entreprise. Aucune entreprise ne pourra plus en effet se permettre de renoncer à des «collaborateurs en bonne santé». L’affaire est urgente et la pression est peut-être devenue suffisamment forte dans les entreprises pour qu'elles introduisent une gestion globale de la santé. Il faut pour ce faire une analyse de rentabilité qui doit être initiée par la gestion des ressources humaines. Il s’agit également de mettre à disposition des ressources humaines et financières, car une gestion de la santé en entreprise n'est pas gratuite!

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