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Temps partiel: Avantages et risques pour l'entreprise suisse

Avec plus de 35% de sa population active travaillant à temps partiel (OFS, 2024), la Suisse figure parmi les champions européens de cette modalité d'emploi. De nombreuses entreprises romandes sont souvent confrontées à de fortes fluctuations de l'offre et de la demande, particulièrement dans les secteurs de l'horlogerie, du tourisme et des services. Un modèle de temps de travail tel que le temps partiel permet donc de réagir de manière flexible aux évolutions du marché. Cet article vous présente les avantages et les risques de ce modèle horaire du point de vue de l'entreprise en contexte suisse romand.

06/05/2025 De: Thomas Wachter
Temps partiel

Pas de statut particulier pour le temps partiel

Contrairement à une opinion largement répandue, le contrat de temps partiel ne fait l'objet d'aucune disposition spéciale. Les personnes employées à temps partiel ont également droit à toutes les prestations légales comme les vacances, le maintien du salaire en cas de maladie, le respect des délais de résiliation ou encore l'indemnisation des heures supplémentaires.

Avantages d'un recours ciblé au temps partiel

Un modèle de temps partiel adapté aux besoins des clients et fournisseurs (recours ciblé aux personnes à temps partiel) permet de réagir avec flexibilité aux évolutions du marché et, grâce à des délais de traitement et de livraison courts, de réduire considérablement les coûts de production (avantage tarifaire par rapport à la concurrence !).

La promotion du temps partiel permet d'activer des forces de travail (hautement) qualifiées qui, sans cette opportunité, seraient perdues pour le marché du travail. On pense notamment aux mères ou pères (célibataires) qui, bien qu'ayant achevé une formation spécialisée, ne peuvent accéder à l'emploi que s'il existe un nombre suffisant de postes à temps partiel.

L'introduction de postes à temps partiel permet de préserver des emplois en période de crise ou de baisse de commandes. La plupart des salarié·e·s sont prêt·e·s à renoncer à une partie de leur temps de travail – et donc à une partie de leur salaire – si cela permet de préserver leur poste et celui de leurs collègues. Pour l'entreprise, cela permet de conserver les compétences internes et de réaliser d'importantes économies si le temps partiel est utilisé comme mesure de maintien du personnel. En cas de reprise économique, l'entreprise peut ainsi mobiliser son capital humain conservé, sans devoir procéder à des recrutements coûteux et longs (temps d'intégration !).

Motivation accrue grâce au temps partiel

Le temps partiel est un facteur de motivation important, car il offre – contrairement aux avantages périphériques vite oubliés – des incitations immatérielles. Il donne au collaborateur ou à la collaboratrice une large marge d'autonomie pour s'épanouir et se développer personnellement, que ce soit dans le cadre de la vie familiale, des loisirs (hobbies) ou de la formation continue. Une motivation accrue et une meilleure satisfaction de vie s'accompagnent dans la majorité des cas d'une plus grande volonté de performance et d'une productivité accrue.

La fatigue (syndrome d'épuisement professionnel) et les problèmes de santé liés à de longues heures de travail figurent parmi les principales causes d'absences. Une réduction du temps de travail, combinée à une plus grande diversité au quotidien, permet de prévenir la lassitude professionnelle et l'épuisement. Le règlement du temps de travail peut également prévoir que les démarches administratives, les visites (chez le) dentiste ou autres médecins, soient effectuées durant le temps libre.

Depuis longtemps, il est établi que la capacité de concentration et de performance ne diminue pas de manière proportionnelle, mais exponentielle avec le temps. Cela signifie que le degré de fatigue en fin de journée est plusieurs fois supérieur à celui du début. Résultats : taux d'accidents plus élevés, erreurs plus fréquentes, irritabilité accrue envers les supérieurs, collègues et client·e·s. Des études ont clairement démontré que des horaires réduits combinés à de courtes pauses fréquentes constituent le meilleur remède contre la fatigue chronique et les troubles de la concentration. Les employé·e·s à temps partiel travaillent en général mieux – tant en quantité qu'en qualité – que les employé·e·s à temps plein.

Recommandation pratique pour la gestion des heures supplémentaires

Nous recommandons la réglementation suivante pour les collaborateur·rice·s à temps partiel rémunéré·e·s au mois : Les heures supplémentaires effectuées jusqu'à concurrence du temps de travail normal en vigueur dans l'entreprise ne donnent droit qu'au salaire de base. Ce n'est qu'au-delà de cette durée que les heures supplémentaires sont indemnisées avec un supplément d'un quart, pour autant que cela s'applique également aux employé·e·s à plein temps. Cette règle doit faire l'objet d'une disposition écrite, soit dans le règlement du personnel, soit dans le contrat de travail.

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