Rétribution: Coup de pouce financier en fin d’année

Aides de travail appropriées
Rétribution
Lorsque l’employeur verse au travailleur une rémunération équivalant à un mois de salaire (pour tout ou en partie) à la fin de l’année, cette rétribution est généralement désignée comme 13e salaire, gratification, allocation de fin d’année ou, simplement, bonus. Ces dénominations sont toutefois étrangères à la loi, qui, pour sa part, ne prévoit aucune règle spécifique en matière de rétribution. Indépendamment de leurs désignations, de telles rémunérations représentent, du point de vue juridique, soit un salaire (en principe dû) soit une gratification (en principe à bien plaire). Cette distinction, qu’il n’est pas toujours aisé d’opérer, génère de nombreux effets et est un point central lorsque de telles rémunérations de fin d’année entrent en jeu.
Rémunérations convenues par contrat
Le 13e salaire a été convenu par contrat
Si le paiement d’un 13e salaire versé par l’employeur au travailleur a été convenu dans le cadre d’un contrat de travail ou s’il figure expressément dans une convention collective de travail, le 13e mois doit être qualifié de « partie intégrante du salaire » et est, par conséquent, dû par l’employeur. De par son travail, il acquiert ce droit régulièrement mais l’exigibilité de celui-ci est généralement repoussée jusqu’à la fin de l’année. Les clauses contractuelles les plus largement répandues prévoient que l’on verse le 13e salaire convenu (ou le 14e avec paiement pour moitié en juin et en décembre) ou un salaire annuel déterminé en 13 fois au lieu de 12.
Les effets liés à la qualification de « partie intégrante du salaire »
La qualification du 13e mois en tant que partie intégrante du salaire a pour conséquence que le travailleur obtient, de par son travail, le droit à ce qu’on lui verse cette somme. Etant donné que les accords salariaux, en principe, n’aiment pas se voir soumis à conditions, le versement du 13e salaire ne peut pas dépendre de la fixation de conditions, et particulièrement pas de celles touchant aux rapports de travail non résiliés au 31 décembre respectivement de celles touchant à la date de versement. C’est pourquoi le travailleur a aussi droit à une partie de son 13e salaire même lorsqu’il quitte l’entreprise en cours d’année. De plus, en matière de salaire, il existe une dite « garantie de salaire » (art. 323b, al.3 CO) selon laquelle le travailleur ne peut se voir imposer d’utiliser son salaire ou une partie de celui-ci pour acquérir des biens produits par l’employeur ou des services fournis par ce dernier.
En tant que partie intégrante de la rétribution, le 13e mois doit être pris en considération lorsqu’il s’agit de calculer le salaire des vacances, du fait de continuer de verser le salaire en cas d’empêchement de travailler sans faute de la part du travailleur, de l’indemnisation du surcroît de travail (heures supplémentaires et temps de travail supplémentaire), des prestations devant être versées en cas d’une éventuelle demeure de l’employeur ainsi que lorsqu’il s’agit de la totalité des paiements devant être versés sur la base du salaire. Si un juge inflige, suite à un licenciement avec immédiat abusif ou injustifié, une peine pécuniaire à l’employeur, il prend aussi en compte le 13e salaire - pour autant qu’il s’agisse bel et bien d’un salaire.
La qualification du 13e salaire en tant que partie intégrante du salaire se répercute aussi en matière de droit des assurances (sociales). En tant que salaire « habituel » et étant donné qu’il est considéré comme tel, il s’agit de verser les contributions AVS, AI/APG et celles de l’assurance-chômage. En outre, le 13e mois est compris dans le salaire annuel, lequel doit être assuré auprès de la prévoyance professionnelle, de l’assurance-accident et d’une éventuelle assurance d’indemnités journalières en cas de maladie. Les versements d’indemnités journalières en cas de maladie et ceux de l’assurance-accident se basent sur le salaire annuel assuré, ce qui a pour conséquence que ces indemnités incluent déjà le 13e salaire. Du moment que, durant une longue période d’absence pour cause de maladie du travailleur, l’employeur fait parvenir à ce dernier les indemnités journalières de l’assurance, l’employeur a déjà, en ce qui concerne la période en question, satisfait à ses obligations en matière de 13e salaire.
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