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L'alcoolisme au travail: Comment réagir en tant qu'employeur

Afin d’éviter des accidents, le responsable hiérarchique a l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires si l’un de ses collaborateurs manifeste des signes extérieurs d'alcoolisation ou s’il présente un comportement inadéquat (LAA, art. 82).

28/03/2022 De: Équipe de rédaction de WEKA
L'alcoolisme au travail

Réagir en cas d’inaptitude ponctuelle

En cas d’inaptitude constatée par le responsable hiérarchique, et quelles qu’en soient les raisons (alcool, drogues, perturbation psychologique), il se doit de réagir et de signaler à la personne qu’elle est considérée comme inapte à faire son travail. Dans ce cas, et en fonction de la dangerosité de la tâche, de l’organisation du travail et du personnel sur place à ce moment-là, il peut soit lui donner une activité présentant moins de danger, soit la raccompagner ou la faire raccompagner à son domicile.

Attention: une personne inapte à faire son travail suite à une consommation d’alcool inappropriée est également inapte à conduire un véhicule.

L'alcoolisme au travail: Réagir en cas de doute

Tout le monde a une représentation de la personne alcoolodépendante. Et ce sont souvent les symptômes physiques «évidents» d'alcoolisation qui vont retenir toute l’attention de la ligne hiérarchique: couperose, yeux brillants, visage bouffi, hygiène et tenue vestimentaire peu soignée, odeur d’alcool, tremblements, pertes momentanées d’équilibre, etc. D’autres comportements peuvent tout aussi «manifestement» être associés à la consommation d’alcool: agressivité ou euphorie soudaine, gestes déplacés, désinhibition, difficultés d’élocution. Sans oublier les cadavres de bouteilles vides ou la «conviction» d’une consommation d’alcool en cachette.

Pourtant, ces symptômes physiques de l'alcoolisme au travail ne permettent en rien d’affirmer formellement qu’il s’agit d’un problème d’alcool, chacun d’entre eux pouvant avoir de multiples autres causes. Quant aux comportements inappropriés, eux aussi peuvent avoir différentes raisons (problèmes familiaux, de santé, d’argent, etc.).

Comment aborder la situation?

Approcher un collaborateur sous l’angle de son problème d’alcool est fréquemment voué à l’échec pour une raison plus fondamentale encore: ce n’est ni le rôle ni la responsabilité du supérieur hiérarchique de traiter ce problème-là qui est de nature médicale.

Ce sont les manquements, les changements dans le travail ou le comportement inapproprié qui légitiment le motif de l’action. Ils vont permettre à la ligne hiérarchique d’oser aborder le problème, en restant strictement sur le terrain factuel des prestations et des tâches.

Changements constatés au travail – Indices factuels

La liste ci-après de signes et d’indices pouvant indiquer une consommation d’alcool problématique se base sur la répétition des signes relatifs aux changements du comportement au travail. Ces derniers peuvent également survenir lors de difficultés personnelles, familiales, voire de problèmes de santé. Ils peuvent également apparaître lorsqu’une personne vit une surcharge ou un mal-être au travail. Toutes ces raisons renforcent la position du cadre, qui n’est surtout pas celle de poser un diagnostic de dépendance; celui-ci ne peut être dressé que par un médecin ou d’autres professionnels de la santé.

Les indices et les signaux de changement ou de dysfonctionnement peuvent être répertoriés en 4 catégories:

  • Absentéisme
    • absences non légitimées
    • absences de courte durée et sans motifs
    • pauses prolongées
    • retards
    • départs prématurée
    • manque de ponctualité
  • Qualité et performance
    • détérioration de la qualité
    • diminution de la performance
    • erreurs
    • oublis
    • incidents voire accidents en augmentation
    • non-respect des délais
    • plaintes de collègues
    • plaintes de clients
    • réticence ou difficulté à appliquer les instructions
  • Comportement
    • baisse manifeste de la concentration
    • changements fréquents d’humeur – irascibilité, nervosité, euphorie, repli sur soi
    • signes physiques – tremblements de mains, titubations
    • isolement par rapport aux collègues
    • évitement du contact avec les responsables hiérarchiques
    • manque de coopération
    • consommation de boissons alcooliques alors que le règlement l’interdit
    • diminution des intérêts et de la motivation
  • Apparence extérieure
    • existence d’une haleine alcoolisée au début du travail
    • négligence de l’hygiène personnelle
    • laisser-aller vestimentaire

Ces indices présumés, d’apparence extérieure, ne sont pas forcément en lien avec un problème d’alcool. Par contre, comme l’apparence et l’aspect physique jouent un rôle important dans beaucoup de métiers, ces observations peuvent être mises en rapport avec le travail et légitimer, surtout si un collaborateur a une haleine alcoolisée et a régulièrement des contacts avec des clients, que son supérieur hiérarchique aborde la question avec lui lors d’un entretien.

Si un collaborateur présente de tels signes sur une période prolongée, il est indispensable de mener avec cette personne un entretien clair et constructif, basé sur des observations factuelles, et ce, sans attendre d’avoir la conviction qu’il s’agit bien des conséquences d’une consommation d’alcool, de médicaments ou d’autres drogues psychotropes.

Source: addictionsuisse.ch

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